Tout est parti d’un post diffusé par le président de la CNDH sur sa page Facebook : ‘’Notre visite à l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz dans son lieu de détention s'inscrivait dans le cadre de la réalisation de la mission de la Commission nationale des droits de l'homme auprès d'un citoyen privé de liberté, ainsi qu'en réponse à la demande qui m'a été personnellement adressée par le porte-parole officiel du Parti national Ribat. Le refus de l'ancien président de nous recevoir nous a surpris, d'autant plus qu'il l'avait accepté plus tôt lors de sa première détention au cours de laquelle il nous a présenté ses demandes et nous les avons soumises aux autorités en toute honnêteté qui les ont traitées. Cette visite dénie à la commission tout manquement à sa mission et lui évite d’être accusée de négligence", écrit Me Ahmed Salem Bouhoubeyni.
Les partisans de l’ancien président Aziz nient en bloc. Entre les deux camps, c'est la guerre des mots.
"Je ne pense pas qu’un rappel des obligations de la CNDH notamment sa mission et son devoir vis-à-vis des détenus et de leurs droits les plus basiques peut être considéré comme une invitation", a réagi le Porte-Parole du Parti Ribat pour les Droits et la Construction des Génération, Mohamed Vadel ELHADY.
"Je rappelle également que les violations de la constitution notamment l’article 93, les violation des droits de l’homme dans la rue et devant les yeux de cette commission et la diabolisation dont l’ancien Président était l’objet par l’actuel régime via la DGSN, le porte-parole du gouvernement et le parti du pouvoir, ne peut être ignorés par la CNDH", ajoute Mohamed Vadel ELHADY.
Aziz est toujours en détention préventive dans une villa à l'école de police de Nouakchott où il reçoit ses avocats et sa fille aînée.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».