L’ONG Maurisanté, active sur les questions sanitaires, poursuit son offensif de sensibilisation et de vulgarisation au profit des professionnels de la communication. Ce vendredi, au siège de l’ONG, il a été question au cours du briefing de l’hygiène menstruelle, à l’occasion de la commémoration du 8ème anniversaire de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle (Menstrual Hygiene Day célébrée chaque 28 mai) placée cette année sous le thème: « Action et investissement en faveur de l’hygiène menstruelle et de la santé ». Mme Lalla Fall, cheffe de projet et le Dr Mohamed Abderrahmane Nafe, Spécialiste en Nutrition à l’UNICEF ont décliné l’objectif de la journée : ‘’L’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle a pour but de rompre le silence et de diffuser l’information pour permettre à la communauté en général et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle. Et aussi d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles’’.
Mme Lalla Fall et Dr Mohamed Abderrahmane Nafe ont évoqué les conséquences néfastes d’un processus naturel et sain chez les filles et les femmes en âge de procréer. ‘’Pour certains, les règles ne sont qu’un désagrément mineur auquel on pense peu’’, ont-ils déploré.
En revanche, ‘’pour des millions d’autres personnes pourtant, ce cycle tout à fait naturel peut être synonyme de violences, car le début de la menstruation peut mener au mariage d’enfants, à la violence sexuelle et à des violations de l’autonomie corporelle ; de stigmatisation, sous la forme d’un bannissement dans des huttes de menstruation ; d’opportunités manquées, car la douleur, l’inconfort ou l’absence de produits d’hygiène peut conduire à la déscolarisation ; et de perte de dignité, par exemple dans les situations de crise humanitaire et les camps de réfugiées où même l’eau et le savon sont rationnés ou absents’’.
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime qu’en Afrique 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante.
La même source indique que sur le continent africain, une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles.
Des actions menées au plan local
En Mauritanie, le Collectif des Associations pour le Développement Économique et le Social (CADES) participe aux mesures préventives, en distribuant des serviettes hygiéniques au profit des jeunes filles dans la commune d’Elmina (lycée Elmina 2). La journée de distribution s’est effectuée le 05 mai 2021.
Pour apporter une solution économique et durable, le centre d’activités pour jeunes filles (SAFIA) de Dar Naïm a mis en place un cours de fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables en tissu pour rendre l’hygiène menstruelle plus accessible à toutes.
Aujourd’hui, un slogan est à l’ordre du jour : « Ensemble brisons ces tabous qui entravent les droits à la santé, à l’éducation et à l’épanouissement de chaque fille et femme. »