Les pertes résultant de certaines opérations « Chipeco » se sont élevées à 87 milliards d’ouguiyas et trois mille victimes
Le ministre de la Justice, Mohamed Mahmoud ould Boye, a estimé, lors de la traditionnelle conférence de presse d’après Conseil des ministres, que « certains phénomènes criminels émergents qui se dissimulent sous de prétendues activités commerciales et économiques ont conduit à l’effondrement d’institutions financières, au déplacement et à l’appauvrissement de milliers de citoyens ». Les pertes déclarées par les services judiciaires, en seulement trois cas de ce type, s’élèvent à plus de 87 milliards d’ouguiyas et environ trois mille victimes.
Et le ministre de souligner : « Le gouvernement a pris la mesure de ce phénomène et les dispositions nécessaires pour en identifier les origines et les manifestations. Un comité interministériel a été fondé afin de dresser, avec l’appui d’un groupe d’experts multidisciplinaires, un diagnostic précis du problème et une identification détaillée des facteurs qui en sont la cause. […] Les plus importants qui ont favorisé ce phénomène sont la faiblesse des systèmes de contrôle, l’absence de mesures de réduction des risques, le chevauchement des pouvoirs, la propagation des emprunts usuriers excessifs sans garanties réelles Chipeco, en plus de l’expansion de l’immobilier et les problèmes complexes qui en résultent, notamment l’augmentation du nombre des transactions immobilières et du volume des échanges dans ce secteur ».
Le ministre a révélé qu’un plan global a été élaboré pour mettre un terme à ces pratiques dangereuses. « Au titre de ce plan », précise-t-il, « il sera procédé à la révision du système juridique régissant les transactions immobilières, civiles, commerciales et les échanges. Cette approche permettra de combler les lacunes juridiques, de faciliter l’accès à la justice et de sensibiliser le public aux risques liés aux pratiques économiques informelles nuisibles ».
Et de conclure : « La protection de la propriété privée et des échanges, dans tous les domaines de la vie, revêt aujourd’hui une grande importance, en raison de son lien avec l’État de Droit. C’est une préoccupation majeure, aussi bien pour les citoyens que pour le gouvernement […] ».
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L’UPR démolit Ould Abdel Aziz, son père fondateur
L’Union pour la République (UPR) n’y est pas allée de main morte pour démolir son père fondateur. Dans une déclaration incendiaire, le parti qualifie et accuse Mohamed ould Abdel Aziz « d’être un voleur » qui se permet d’attaquer sournoisement le régime du président Ghazwani. Et d’estimer que l’ex-Président a tenu « une déclaration malhonnête, avec un manque de sens essayant de saboter la direction de la Nation ». Le parti accuse également Mohamed ould Abdel Aziz « de disperser ses biens mal acquis à travers le pays ».
L’UPR condamne « l’approche vulgaire et préjudiciable qui consiste à tomber dans les puits de la confusion et chercher une bouée de sauvetage, en semant la confusion et en essayant de détourner l’attention du public des grandes réalisations accomplies ou en voie de l’être par le gouvernement de Son Excellence le président de la République Mohamed ould Ghazwani ».
Le parti-État considère que « l’incapacité d’atteindre l’esprit des masses est un des principaux motifs pour ruminer l’amertume de la marginalisation et de l’aliénation de l’action historique et politique dans le pays. Cela aggrave le fait que celui qui l’entretient est celui-là même qui conduisit la Mauritanie à la situation catastrophique. Ce qui incite certains à se recroqueviller derrière des déclarations préfabriquées et vides de sens. » L’UPR accuse encore l’ex-Président d’être derrière des tracts et déclarations attaquant le régime d’Ould Ghazwani signés par le « Parti Baath socialiste arabe – section Mauritanie ».
Après sa conférence de presse qui a accouché d’une souris, Ould Abdel Aziz a pour sa part affirmé, dans une interview à RFI, que « je suis séquestré chez moi. C’est illégal ce qu’ils sont en train de me faire subir. Ils m’embêtent pour que je ne parle pas. Ils m’ont fait endurer n’importe quoi. Je ne peux pas sortir de chez moi. Je ne sors de chez moi que pour aller à la police pour signer. Pourquoi ne me laisse-t-on pas en paix ? Pourquoi ne me laisse-t-on pas parler ? »
« On veut me faire taire », soutient l’ex-Président, « parce que je dis la vérité, que je ne fais pas partie des gens qu’ils arrivent à corrompre ni de ceux qui ont peur d’eux, c’est tout. Il n’y a que deux catégories d’individus dans le pays : ou vous avez peur de ce gouvernement et vous ne parlez pas ; ou vous avez intérêt à ne pas parler, on vous verse de l’argent, on recrute vos enfants dans l’administration, on vous accorde des faveurs, des passe-droits. Je fais partie de la troisième catégorie qui ne suit pas cette tendance ».
Rappelons, s’il était nécessaire, que l’ex-chef de l’État mauritanien fait l’objet, depuis le 12 Mars dernier, de poursuites judiciaires pour corruption, détournement des biens publics et blanchiment d’argent. Privé de sa liberté de mouvement depuis douze mois, Mohamed Ould Abdel Aziz est désormais assigné à une résidence surveillée plus stricte dans la capitale.
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Le Guidimakha durement frappé par le Corona
Les villes de Sélibaby, Ould Yengé et Ghabou sont frappées de plein fouet par le Covid-19 depuis la mi-Avril. La wilaya arrive en tête des toutes celles du pays, quant aux données relatives au coronavirus, qu’il s’agisse du nombre de cas actifs ou de celui des guérisons. Selon les données publiées samedi par le ministère de la Santé, ses services y ont enregistré 99 cas actifs, dépassant celles de Nouakchott (87).
Encore en « pole-position » lors de la dernière journée, le Guidimakha en a enregistré six : deux à Sélibaby et quatre à Gabou. La wilaya arrive également en tête quant au nombre de guérisons lors de la dernière journée : vingt au total, neuf à Sélibaby, six à Gabou et cinq à Ould Yengé. Le ministère de la Santé avait cependant annoncé, vendredi soir, avoir circonscrit la propagation du virus au Guidimakha, réaffirmant que les foyers apparus à Sélibaby, Gabou et Ould Yengé étaient maîtrisés.
Le ministère entendait ainsi rassurer les populations et les personnes résidentes en Mauritanie, quant aux indicateurs généraux de la situation épidémiologique, stables par rapport au nombre de cas enregistrés, réaffirmant cependant la nécessité de respecter les mesures de prévention : distanciation sociale, port du masque et lavage des mains.