La justice mauritanienne a ordonné mardi le placement de l'ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz en résidence surveillée à son domicile de Nouakchott.
L'ancien président a été entendu mardi 11 mai par le juge d'instruction pour la deuxième fois depuis son inculpation pour corruption, blanchiment d'argent ou encore enrichissement illicite en mars.
Ould Abdel Aziz avait alors été placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de se présenter à la police trois fois par semaine et de demander l'autorisation du juge pour quitter Nouakchott.
A présent, il sera en résidence surveillée pour une période de deux mois, renouvelable quatre fois, selon la décision du magistrat à laquelle l'AFP a eu accès.
Par ailleurs, les conditions de son contrôle judiciaire "demeurent inchangées", selon le texte.
Ses avocats ont condamné une mesure "inique". "Ces brimades visent tout simplement à empêcher l'ex-président de jouir de ses droits politiques garantis par la Constitution", ont-ils dit dans un communiqué.
Son nouveau parti, le Ribat national, s'est lui aussi élevé dans un communiqué contre ce placement en résidence surveillée.
Mohamed ould Abdel Aziz est également visé par une plainte déposée par des députés qu'il a accusés d'avoir reçu 300 millions d'ouiguiyas de pots-de-vin pour créer la Commission d'Enquête Parlementaire (CEP).
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».