Mme Lala Fall, chargé de programmes à ‘’Maurisanté’’ a plaidé pour la promotion du ‘’dialogue social et la participation communautaire, notamment à travers des groupes de soutien à la vaccination créés au niveau des communautés’’ afin de susciter une adhésion de la population à la vaccination contre le Covid-19. Elle s’exprimait jeudi (29 avril 2021), lors d’un briefing initié par l’ONG Maurisanté dans ses locaux à l’intention des journalistes.
Mme Fall a incité à promouvoir de ‘’ l’équité du genre et les droits humains en prenant soin d’intégrer les femmes, les jeunes et les groupes minoritaires, etc. à travers un processus inclusif favorisant la diversité et la représentativité des cibles de la communication et de ses acteurs’’. Pour elle, il est important d’utiliser des approches de communication adaptées aux objectifs et aux profils des participants. Mais aussi d’assurer ’’dans toutes les langues nationales une information individualisée, utilisant des canaux multimédias qui touchent les différents publics’’.
Un effort particulier devra, selon elle, être fourni pour atteindre les nomades, les agriculteurs, les réfugiés, les résidents étrangers, qui sont parfois difficiles d’accès et dont les réseaux sont plus ou moins fermés. La clé de réussite de la campagne de vaccination, devra être axée, précise-t-elle, autour de la confiance en communiquant de manière claire et transparente, en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques sur les vaccins.Il s’agira aussi de renforcer les capacités des acteurs de la communication et outiller les groupes de soutien à la vaccination dans la communauté sur les question-clefs liées à celle-ci.Et d’engager pour la vaccination les plus hautes autorités de l’Etat et les autorités centrales et régionales, ainsi que les influenceurs.De même, le succès de l’acceptation du vaccin est conditionné par un engagement communautaire adapté au contexte, intégrant la communauté et les acteur-clefs qui l’influencent et en qui elle place sa confiance. En Mauritanie, où déjà, « le recours des populations aux vaccins de routine reste en deçà des attentes », le succès de l’introduction du nouveau vaccin reste tributaire de la prise en compte de ces conditions.
Contraintes/Pressions morales
Plus de 17 712 personnes ont été touchées par le coronavirus en Mauritanie, dont 447 décédées et 16 962 guéries, selon un dernier bilan officiel.
La vaccination contre la Covid-19 en Mauritanie suscite des attitudes diverses, allant d’une forte attente à l’hésitation, voire le refus.
En raison d’informations contradictoires ou tout simplement par manque d’informations correctes sur son efficacité et son innocuité, le nouveau vaccin risque de connaître des rejets, même s’il semble être le bienvenu pour une grande partie de la population.
En outre, les courants anti-vaccination véhiculent des informations erronées hostiles aux vaccins contre la Covid-19, dont certaines circulent sur les réseaux sociaux mauritaniens.
Le 27 mars dernier, une campagne de vaccination contre la Covid-19 avec le vaccin chinois Sinopharm a été lancée en Mauritanie par les autorités.
Pour le Sinopharm, la Mauritanie a reçu 60 000 doses de la Chine et 15 000 des EAU.
Pour l’Astrazeneca, la Mauritanie a reçu 25000 doses des EAU, 70000 et 31 200 doses de la part de la plateforme COVAX.
Les premières doses ont été inoculées à des médecins et agents de santé en contact avec les malades du coronavirus au centre hospitalier national de Nouakchott.
Le personnel médical de Nouakchott et des autres gouvernorats, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques sont les premiers à être vacciné, selon l’agence de presse officielle.