Arrêtés le 16 avril à Atar pour avoir divulgué l’affaire d’une esclave prétendument donnée en dot, à l’occasion d’un mariage à Ouadane (Adrar), la coordinatrice régionale, le responsable de communication, une rescapée de pratique esclavagiste et un journaliste suisse travaillant sur la thématique de l’esclavage ont recouvré la liberté, le lundi 19 avril dans l’après-midi à Atar.
Les avocats de SOS Esclaves, Me ID Mohameden et Me Bah, dépêchés sur les lieux, au lendemain de ces arrestations ont visiblement réussi à obtenir la mise en liberté des quatre personnes.
L’affaire dite de Ouadane, il faut le rappeler a suscité une vive polémique entre le gouvernement mauritanien par l’entremise de sa commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et SOS Esclaves. La première pour avoir nié les faits relayés par la coordination régionale de SOS en Adrar
La deuxième pour avoir porté sur la place publique un mariage au cours duquel, une présumée esclave a compté parmi les éléments constitutifs de la dot alors même que l’esclavage est érigé en crime depuis quelques années. Une pratique qui a suscité l’ire de SOS mais également de certaines organisations de lutte contre l’esclavage et ses séquelles, lesquelles ont tenu un sit-in devant la présidence de la République pour dénoncer l’ « apologie » de cette pratique abominable.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».