Quelques semaines après l’affaire dite d’Ouadane portant sur une pratique présumée d’esclavage révélée par SOS Esclaves, les autorités de l’Adrar ont arrêté trois membres de cette organisation. Aziza Mint Brahim, point focal, Mohamed Ould Brahim, responsable de communication, Tarbe, ancienne victime d’esclavage et un journaliste suisse qui préparait un travail sur l’esclavage sont entre les mains des autorités régionales. S’agit-il d’un règlement de compte avec ces militants qui ont vendu la mèche ?
Dans un communiqué publié, le 16 courant, SOS Esclaves qui dit ignorer, pour le moment les raisons de l’arrestation de ses membres, la condamne avec fermeté et exige leur libération rapide et sans conditions.
Ces arrestations apparaissent comme une réaction musclée des autorités face aux dénonciations de SOS Esclaves que la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) avait niées dans une sortie médiatique et après une mission d’enquête dépêchée sur les lieux. Réagissant au cours d’une conférence de presse, tenue le 6 mars, au siège central de cette organisation à Nouakchott, le président de SOS Boubacar Messaoud avait suspecté la CNDH et son président, Me Ahmed Salem Bouhoubeiny « de chercher à se faire le nom sur le dos de SOS et de vouloir la détruire. Ils n’y arriveront pas », avait-il assuré.
Après l’affaire de Ouadane, le limogeage d’El Kory Sneiba, conseiller en communication du ministère de l’éducation, pour avoir assisté à la conférence de presse de l’organisation qui exposait les faits, voilà que les autorités viennent décapiter la coordination de SOS en Adrar. Jusqu’où sont-elles prêtes à aller pour en découdre avec une organisation qui n’a fait, selon ses responsables, que son travail en dénonçant cette pratique abjecte, pourtant criminalisée depuis quelques années et qui hélas continue de persister.