Le représentant de l’Union Européenne (UE) au Sahel, Michel Reveyrand-de Menthon, était à Nouakchott vendredi.
Il a été reçu en audience par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Une rencontre à l’issue de laquelle ce haut responsable a fait une déclaration qui n’a pas été rapportée par l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), qui s’est juste limitée à annoncer l’audience, comme si celle-ci pouvait constituer en soi une information.
Les propos du responsable régional de l’UE, rapportés par une partie de la presse privée, ont ciblé l’affaire Birame Ould Dah Ould Abeid, leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), incarcéré depuis le 11 novembre dernier à Rosso.
Il a qualifié de « bizarre » dans la conception des européens, l’incarcération d’un homme politique, arrivé deuxième à l’issue du scrutin présidentiel du 21 juin 2014, prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013 pour avoir pris part avec d’autres militants, à une caravane "dénonçant l’esclavage foncier et l’expropriation que subiraient les populations noires dans le Sud du pays."
Une manière très diplomatique de dire que Biram et ses camarades sont des détenus d’opinion.
Toutefois, il a ajouté « comprendre ce type de raisonnement de la part des autorités mauritaniennes, qui évoquent une société complexe, avec des tensions ouvertes » n’autorisant pas à jouer avec le feu.
Comme si la nature « complexe » de leur société devait pousser les mauritaniens à se contenter d’une démocratie au rabais.
Dans son classement annuel qui sert de baromètre à la liberté de presse dans le Monde et publié chaque année le 3 Mai, à la veille de la Journée mondiale de la Presse, Reporters Sans Frontières (RSF) a rétrogradé la Mauritanie de la 33ème place qu’elle occupait l’an dernier à la 50ème. Pourquoi, à votre avis ?