Naha Mint Cheikh Sidiya: Le voile se lève sur le ministère de la femme

17 March, 2021 - 17:13

Nommée il y a quelques mois dans le gouvernement de Mohamed ould Bilal, Naha mint Cheikh Sidiya, ministre de la Femme, de la famille et de l’enfance fait actuellement l’objet de tirs nourris tous azimuts. Sans raison valable : certains lui reprochent son manque d’expérience ; d’autres de ne pas faire partie du sérail ; d’autres encore ne s’y emploient que par mimétisme… Dans les faits, la benjamine du gouvernement est en train de démentir tous les pronostics. Depuis son arrivée, elle a insufflé un vent nouveau au département. Appartenant à  la nouvelle génération, elle bouscule « l’ordre » établi et se bat contre une administration sclérosée et archaïque qui tente de résister au changement par tous les moyens.
Naha développe un style de gestion et de comportement centré sur l’être humain et les compétences réelles de chacun, notamment dans son administration : nominations, responsabilisation, distribution des rôles et des tâches – alors que « l’ordre » établi veut que ce soit toujours les mêmes proches des pontes à qui l’on confie les tâches et missions juteuses – mais, aussi et surtout, sur les citoyens les plus nécessiteux et les plus démunis qui sont la raison d’être même du département. Extrêmement sensibles à leurs problèmes, la dame se bat tous les jours avec les autres départements ministériels pour accroître les dotations et services au profit les pauvres, malades, handicapés, etc. Un activisme qui place résolument et pour la première fois son département sur le devant de la scène.
La liste suivante – non exhaustive ! – de ses réalisations en six mois seulement, parle d’elle-même : budget du département multiplié par deux pour une meilleure prise en charge des pauvres ; cash transfert pour les dialysés 15 000 mro/mois au lieu de 50 000 mro/an avec prise en charge totale des soins ; budget des prises en charge des malades à létranger multiplié par deux; cash transfert pour tous les polyhandicapés, 20 000 mro/mois ; mise en place d’équipes d’assistance dans toutes les structures hospitalières publiques pour l’orientation et la prise en charge des malades indigents ; convention avec le ministère de la Santé pour la prise en charge des opérations du cœur pour les malades indigents ; fondation de l’École Nationale de l’Action Sociale - formation des assistantes sociales, formation en langues des signes ; fondation d’une caisse NAVAGHA pour paiement de pensions aux femmes divorcées et leurs enfants, à charge pour le ministère de poursuivre les pères récalcitrants ; fondation d’une banque de la Famille pour microfinancement de projets familiaux (financement saoudien) ; lancement du parlement des enfants en 2020 – il était en attente depuis des années… –  pour impliquer les enfants dans la gestion de leur avenir ; prise en charge, au préscolaire, de 1400 enfants de famille à faible revenu ; antenne régionale d’autisme à Nouadhibou; mise en place de directions dans chaque région (avec pouvoir et budget) pour une meilleure proximité avec les citoyens de l’intérieur du pays ; nomination de conseillers handicapés (deux aveugles) auprès du ministre ; lancement de taxis (avec le ministère du Transport) gérés et conduits par des femmes pour le transport de femmes et enfants en toute sécurité pour lutter contre les violences aux femmes dans les transports en commun….
Voilà évidemment de quoi déranger les adeptes de l’immobilisme et du maintien du statu quo… On compatit pour eux mais n’en applaudit pas moins la dame : la Mauritanie a vraiment besoin que la roue tourne et c’est avec de telles personnes qu’elle tournera !
                                                                                                        Ben Abdalla