L’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, et 12 autres personnalités, anciens premiers Ministres, ex-ministres et proches familiaux « ouvrent les voies judiciaires permettant à la collectivité nationale de recouvrer ses biens et avoirs, frauduleusement dissipés, et de sanctionner les auteurs d’infractions gravissimes dûment constatés », déclare le collectif des avocats de l’Etat dans un communiqué rendu public vendredi après-midi.
Dans le traitement de ce dossier sur « la corruption », les conseils de la partie-civile rappellent la nécessité « de protection des biens publics comme «enjeu majeur dans le contexte « d’un pays aux ressources limitées ».
Par ailleurs « les effets escomptés de la procédure pénale, aujourd’hui engagée pour faits de corruption et blanchiment contre des responsables publics dont l’ancien président, Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz, vont cependant au-delà. Il s’agit également de mettre fin à l’impunité avec ses conséquences dévastatrices pour les institutions publiques et pour la société dans son ensemble.
Dans ce contexte, l’auteur principal ne peut plus continuer d’invoquer une prétendue immunité constitutionnelle pour se soustraire à son obligation de rendre comptes».
Le communiqué du collectif des avocats de l’Etat évoque également « la déclaration publique de l’ancien président Mohamed Abdel Aziz, reconnaissant être à la tête d’une immense fortune ne provenant pas de ses salaires et émoluments ». Des avoirs dont « il doit expliquer l’origine «en application des dispositions de l’article 16 de la loi 2016-014, relative à la lutte contre la corruption, qui impose à toute personne publique de justifier l’augmentation de son patrimoine ». Le collectif appelle à rendre justice «dans la sérénité et le respect des règles de procédure ».
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?