Lors d'une cérémonie, samedi soir 6 Mars, à l‘ancien Palais des congrès de Nouakchott, les quatre candidats à la présidence de la Confédération Africaine de Football ont annoncé la conclusion d'un accord. Après avoir retiré leur candidature respective, Ahmed ould Yahya, Jacques Anouma et Augustin Senghor vont se ranger derrière le sud-africain Patrice Motsepe, seul désormais en lice pour succéder au malgache Ahmed Ahmad, frappé d'inéligibilité. Après leur entrevue du week-end dernier à Rabat, les quatre dirigeants ont ratifié officiellement leur entente, dit «protocole de Rabat», qui répartit les rôles comme suit : Motsepe président, Senghor et Yahya vice-présidents et Anouma conseiller spécial du président. Le plan chapeauté par la FIFA va bel et bien se mettre en place…
Un programme commun synthétisant les points essentiels des projets des quatre candidats sera soumis à l'appréciation des électeurs, le 12 Mars à Rabat. « Nous avons décidé d'unir nos forces pour solutionner les problèmes du football africain et pour l'avènement d'une CAF meilleure », justifie Ahmed ould Yahya. « Nous scellons l'unité de la famille africaine après de nombreuses discussions », soutient pour sa part Jacques Anouma. L'ancien président de la fédération ivoirienne de football exclut tout « marchandage de postes ». Et de préciser : « Nous nous sommes fixés un objectif auquel nous avons adhéré. Il était important de se retrouver, de ne pas s’entredéchirer et offrir au Monde cette belle image d'unité ».
« Nous avons décidé d'œuvrer ensemble pour le football africain en prenant la pleine mesure de la situation », renchérit Senghor. Pour le président de la FIFA, « le message de la rencontre de Nouakchott est un grand message pour l'Afrique prouvant que seule l'unité est en mesure de matérialiser les aspirations tendant à un développement du football africain ».Milliardaire, le propriétaire du club Mamelodi Sundowns, Patrice Motsepe devrait devenir ainsi le premier anglophone à diriger l’institution fondée en 1957 et basée au Caire.
L'image de la CAF a été entachée par des scandales financiers et, soupçonné de corruption, le président sortant, le malgache Ahmad Ahmad avait été suspendu pour cinq ans par la FIFA en Novembre dernier. Temporairement rétabli dans ses fonctions par une décision, fin Janvier, du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) puis entendu les 2 et 3 Mars par cette même instance suprême en matière de litiges sportifs, il attend désormais le verdict de celle-ci. Ahmad voulait briguer un deuxième mandat mais a vu sa candidature déboutée. Selon plusieurs sources autorisées, Patrice Motsepe a la préférence de la FIFA qui souhaite quelqu'un de nouveau, non impliqué dans l'ancienne direction, pour attirer de nouveaux sponsors et les investisseurs et donner une plus belle image de la CAF après tout le désordre passé. Mais Gianni Infantino nie toute ingérence dans les élections à la CAF.
Mamadou THIAM