Placés en garde à vue depuis quelques jours dans l’affaire de Nouvelle Banque de Mauritanie (NBM), cédée à un groupe canadien du nom de « Westbridge Mortgage Reit » en mai 2020, pour une ouguiya symbolique, Abdel Baghy Ahmed Bouha et Mohamed Limam ould Benna, actionnaires et administrateurs, sont ‘’de simples boucs émissaires’’, selon une déclaration des avocats des deux 2 hommes, maître Yarba ould Ahmed Saleh et Lô Gourmo Abdoul, rendue publique lundi.
Le fond du document insiste sur la responsabilité totale et entière de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), invitée « à voir la réalité en face, et non essayer de la contourner ou déformer, car c’est sa direction qui a littéralement offert la NBM à des investisseurs étrangers fictifs (pour quel motif) et qui veut détourner l’attention de l’opinion de cet énorme scandale bancaire sans précédent, en faisant des anciens actionnaires de simples boucs émissaires, sans importance et jetés en pâture à l’opinion ».
Le communiqué de presse rappelle qu’en vertu de la principale clause de l’accord de cession de la NBM « négociée de bout en bout par la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), les acquéreurs prennent en charge tout le passif de la banque et l’ensemble des engagements des vendeurs auprès d’elle, s’obligeant pour se faire, à verser dans ses caisses un montant de 29 millions de dollars pour couvrir tous les déficits et l’entièreté de ses besoins en matière de financement, suivant l’évaluation, les modalités et les délais de paiement négociés directement entre les canadiens et la BCM elle-même. Au plus tard, la totalité de ce montant devait être versé suivant un échéancier dument consigné dans le contrat.»
« Mais à ce jour, les acheteurs de la NBM sont rentrés en possession de la banque sans remettre un seul dollar sur les 29 millions stipulés à leur charge dans le contrat », conclut le communiqué.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?