«Océan Fresh Food As», une société de droit irlandais, a obtenu la main levée de l’ordonnance de saisie conservatoire rendue il y a quelques mois par le tribunal de Nouadhibou, sur ses 5 navires de pêche, selon une annonce faite par maîtres Yezid ould Yezid et Brahim Ebetty, par ailleurs bâtonnier de l’Ordre National des Avocats.
Constitués respectivement pour l’administration des douanes et l’entreprise irlandaise, les 2 avocats ont organisé un point de presse conjointe ce lundi « pour édifier l’opinion sur cette affaire».
Celle-ci a fait les choux gras des commentateurs sur les réseaux sociaux, accusant à tort maître Brahim ould Ebetty d’avoir plaidé en faveur d’une société au sein de laquelle l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz détiendrait des intérêts, alors qu’il coordonne en même temps le collectif des avocats de la défense des intérêts de
l’Etat, dans la procédure anticorruption visant la même personnalité.
Le bâtonnier a saisi l’occasion pour expliquer que l’ex-chef de l’Etat n’a rien à voir avec sa cliente, même si c’est la «protection » présumée d’un de ses proches qui serait à l’origine de la fraude douanière imputée à «Océan Fresh Food As».
Il ressort des faits relatifs à cette affaire que « les douanes mauritaniennes ont diligenté une enquête en mai/juin 2020 au sujet des exportations de 5 bateaux de pêche. Celle-ci a mis en évidence l’existence d’infractions douanières sur la période 2012/2020, entraînant un manque à gagner pour le trésor public d’un montant total de 73.130.618 MRU, sans préjudice des amendes douanières liées aux infractions.
En attendant le paiement des droits et amendes dus, la douane a demandé et obtenu du tribunal de Nouadhibou en août 2020, la saisie conservatoire des bateaux qui sont les outils de production et de transport appartenant aux partenaires irlandais et norvégiens, ainsi qu’un montant consigné auprès de la Société Mauritanienne de Commercialisation de Poissons (SMCP) », explique un communiqué de presse.
Les négociations ont abouti à un accord débouchant sur une main levée de l’ordonnance de saisie conservatoire, suite au paiement de 2,6 millions d’euros, «somme représentant l’intégralité des droits de douanes dus au trésor, ainsi que les pénalités liées à l’infraction », ajoute le document.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?