L’organisation nationale du patronat mauritanien (ONPM) a lancé un appel pressant aux acteurs et opérateurs économiques privés pour l’organisation des journées de réflexion sous la supervision des autorités publiques. Lors d’une conférence de presse, tenue mardi 26 janvier 2021 au siège de l’organisation patronale après le refus du préfet de Tevragh Zeïna d’autoriser la tenue de la rencontre dans un réceptif hôtelier, les dirigeants de l’ONPM ont exprimé leur étonnement et désapprouvé le traitement qui leur est réservé.Tour à tour, Mohamed Mahmoud Ebnou, président de l’ONPM et Mme Meyna Mint Vadel ont dénoncé l’ostracisme dont leur organisation est victime avec des récurrentes descentes de police. Finalement, c’est au siège de l’ONPM à E-nord que s’est déroulée la conférence de presse. Occasion a été mise à profit par les responsables de l’organisation patronale pour formuler des propositions et ébauches pour faire face à la crise actuelle. Dans un premier temps, ils suggèrent ‘’ la restructuration et la réorganisation du secteur privé sur des fondements justes et saints sans ségrégation, ni exclusion aucune afin qu’il devienne efficace et apte à accompagner les réformes visant à enclencher une renaissance réelle de l’économie nationale et la réalisation de son développement’’.
L’ONPM invite tous ses collègues hommes d’affaires, commerçants, entrepreneurs et autres à œuvrer tous ensemble pour ‘’endiguer efficacement la hausse des prix des denrées alimentaires. Et ce pour renforcer les efforts entrepris par l’Etat face à la crise que nous vivons actuellement’’.
Pour Mohamed Lemine El Alem, en charge du tourisme au sein de l’ONPM et par ailleurs directeur général de l’agence Espace voyages , ‘’la désorganisation de la scène économique empêche la Mauritanie de décoller, en dépit de son énorme potentiel économique’’. Il évoque un accord et une entente qui ne dit pas son nom entre ceux qui sont au pouvoir et une frange d’hommes d’affaires. Ces derniers n’investissent pas dans les secteurs productifs pour endiguer la pauvreté ou créer des emplois. Ils ne rendent jamais des comptes. Mais se permettent de vivre sur le dos de l’Etat à travers des surfacturations…Nous voulons briser ce cercle vicieux. Et pour raffermir l’unité nationale, cela doit aussi passer par l’économique. Le secteur privé doit être prêt à épauler l’Etat. Nous souhaitons procéder à un état des lieux pour l’émergence d’une organisation efficiente’’.
Sur la lancée, l’ONPM encourage l’Etat à persévérer dans les entreprises de réforme des secteurs productifs à savoir l’agriculture, l’élevage, la pêche maritime, les industries de transformation, les mines. En outre, l’ONPM exhorte ses collègues et partenaires, hommes d’affaires, petits et moyens entrepreneurs à ‘’s’orienter vers l’investissement efficient et efficace dans les domaines fructueux, dans un mouvement général de renaissance et de développement économique qui crée une valeur ajoutée globale et assurent une vie décente et digne pour notre peuple’’.
L’ONPM appelle les différents départements de l’administration publique de toujours adopter une ‘’position à distance égale face à toutes les organisations professionnelles et de leur prodiguer les mêmes aides et soutiens conformément aux normes et règlements en vigueur’’.
Enfin, l’ONPM pense qu’il est d’une importance capitale de ‘’ressusciter les entreprises comme la Sonimex (…) Il urge de conjuguer les efforts privés et publics dans le cadre d’une action concertée et bien étudiée’’.
Dans sa déclaration, l’ONPM valorise les instructions du Chef de l’Etat relatives à la récente hausse des prix et note avec satisfaction les réformes structurelles entreprises par le ministère de l’Économie et des secteurs productifs.
Signalons que l’ONPM a été portée sur les fonts baptismaux en 2006.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?