Sidioca : De l’humilité tout court ! Nous l’avions interviewé à Lemden

23 November, 2020 - 13:41

L’ancien président Sidi Ould Chelkha Abdallahi, alias SIDIOCA a tiré sa révérence en ce dimanche 22 novembre, à quelques jours de la célébration de la fête de l’indépendance de son pays. Un événement auquel ’il a eu le privilège d’assister, ce 28 novembre 1960. La Mauritanie est donc en deuil pour la perte de cet illustre homme politique mais surtout un homme de Dieu. Même si son règne à la tête du pays a été court, l’homme aura marqué de son empreinte indélébile l’histoire politique mauritanienne.

Élu démocratiquement à la tête du pays, Sidioca aura contribué à apaiser les tensions qui minaient le pays. Tous ont salué son ouverture et sa détermination à bâtir une Mauritanie apaisée et réconciliée. Hélas, ceux qui avaient voulu faire de lui un homme-lige ne savaient pas que l’avenir du pays passait avant  toute autre chose. Et face à sa résistance, ils n’ont pas hésité à l’humilier. On connaît la suite.

Aujourd’hui, l’homme a été rappelé à Dieu, laissant derrière lui une belle renommée. Les hommages sont unanimes à saluer cet homme humble et généreux.

Au lendemain de son retour au pays, il a accordé sa première interview au Calame pour expliquer les raisons qui lui ont poussé à briguer la magistrature suprême. Nos rapports ne se sont pas arrêtés là. Quelques temps après sa sortie de la prison ou de sa résidence surveillée et son installation chez lui, à Lemden (Brakna), Le Calame a déplacé son équipe pour l’interviewer sur place.Toute une journée avec l’ancien président au sortir d’une épreuve particulièrement pénible. Et ce qui frappait ou disons impressionnait chez cet homme, de surcroit ancien président de la République, c’est que l’homme n’avait aucune amertume pour ses tombeurs. Se remettant à la volonté divine, parce que très croyant en Allah, l’homme nous a raconté les quelques mois qu’il a passés à la présidence de la République, à la prison  sans oublier de nous rappeler l’ambition qu’il nourrissait pour son pays, s’abstenant malgré l’humiliation d’évoquer des questions relevant du secret d’état. L’homme était humble, très détaché de cette vie ici bas,  il vivait dans une maison modeste parce qu’il n’a pas détourné les biens publics comme de nombreux chefs d’états en Afrique et au Monde Arabe et des cadres pour se bâtir un château.

Après la prière de la mi-journée dans la mosquée locale à laquelle, il nous a conduit, et une longue discussion autour d’un repas rustique, nous quittons Lemden pour Nouakchott en nous demandant, chacun  pourquoi les militaires ont entrepris de renverser et d’humilier cet homme qui ne pouvait faire mal à une mouche et que d’aucun qualifiaient de candidat du CMJD. Le directeur du Calame, Ahmed Cheikh, Dalay Lam et Sneiba El Kory attendent toujours la réponse.