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Le président Mohamed Cheikh El Ghazouani effectue une visite de travail dans la wilaya de Kaédi depuis dimanche après-midi. Un déplacement dans le pays des profondeurs qui prend la forme d’un rituel immuable.
Il réveille ainsi les vieilles pratiques connues sous le régime de Maaouya ould Sid’Ahmed Taya, pendant une vingtaine d’années, et perpétuées sous le règne de Mohamed ould Abdel Aziz.
Tous les hauts cadres de l’administration et les opérateurs privés se rendent dans la ville dont le président de la République est l’hôte. Un mouvement massif qui se traduit par un défilé interminable de laudateurs issus de toutes les contrées, venus prêter allégeance au chef.Juste après l’accueil officiel, le président de la République a tenu une réunion avec les cadres de la région. Ils ont eu des échanges portant sur la campagne agricole et les gros nuages qui planent au dessus de la filière riz.
Les riziculteurs « ont parlé du problème de l’aménagement des périmètres, réalisé en 1977, qui n’a jamais été rénové depuis 43 ans. Ainsi, le cadre est devenu totalement inadapté aux nouvelles conditions exigées par l’évolution de la pratique agricole. Par ailleurs, en ce début de campagne agricole, toutes les quatre(4) motopompes sont en panne.
Ainsi, 70% des rizicultures, c'est-à-dire tous ceux dont les périmètres sont situés dans les zones hautes, et qui n’ont pas les moyens de se procurer la précieuse machine, vont perdre leurs récoltes. Impossible de gérer un système irrigué quand la maîtrise de l’eau devient aléatoire.
D’énormes risques de mauvaises récoltes dans la filière riz qui troublent le sommeil des paysans de Kaédi », selon un opérateur de la filière présent lors de la rencontre.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?