Le ministère de l’Education nationale vient de procéder, la semaine passée, à diverses nominations. Ainsi, les directeurs titulaires et adjoints des nouvelles écoles normales de Kaédi et d’Akjoujt ont été désignés. Mais, comme toujours, les critères objectifs qui devraient prévaloir pour bien placer les cadres qu’il faut à l’endroit où il faut n’ont pas été pris en compte. Visiblement. Pour étayer notre propos, un seul exemple suffit. L’inspecteur principal de l’enseignement fondamental, Brahim ould Nourredine, a été nommé directeur-adjoint de l’ENI d’Akjoujt. Il seconde, dans cette institution, un instituteur qui servit au cabinet du ministre, en tant que conseiller juridique. Or, Brahim ould Nourredine est, incontestablement, un des cadres les plus compétents et les plus honnêtes de l’Education nationale. Peu de gens de ce département me contrediront. Les milliers d’enseignants qu’il a encadrés ou gérés, en tant qu’inspecteur de circonscription ou inspecteur départemental, ne tarissent pas d’éloges sur sa personnalité, sa moralité et son professionnalisme. En plus de cela, ce cadre, qui prépare une thèse en sciences de l’éducation, n’est plus qu’à deux ans de la retraite, après plusieurs années passées à la tête de l’inspection départementale d’Arafat où les autorités administratives et pédagogiques lui ont reconnu une compétence, un sérieux et une expérience rarement égalés. Cerise sur le gâteau, cet inspecteur est aussi un cadre de première heure de l’UPR et fondateur d’une « initiative de l’enseignement au soutien de la candidature du président Mohamed Ould Abdel Aziz » dont il fut, notamment, responsable des opérations électorales, lors de sa campagne dans la moughataa d’Arafat, à la dernière élection présidentielle de 2014. A l’approche de 2015, année dite de l’Education, l’injustice frise l’humiliation pour cet inspecteur hors pair. Mais elle a quand même un avantage : reposer un des nombreux problèmes structurels dont souffre l’enseignement, avec le clientélisme et la mauvaise gestion des carrières. Des injustices et des règlements de compte dont sont victimes des cadres valeureux de la trempe de l’inspecteur Brahim ould Nourredine dont le seul tort est de pas avoir choisi les promotions par les voies, tortueuses, de l’indélicatesse via la région, la tribu ou la corruption…
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».