Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a appelé jeudi, à une suspension du service de la dette des pays du « G5 Sahel » au cours d’une visioconférence sur le thème « les défis économiques nés de la crise sécuritaire » dans la région, organisée en marge des assemblées annuelles de printemps de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI).
Comme premier argument, le chef de l’Etat mauritanien a exposé les problèmes structurels des économies du Sahel « caractérisées par une faible diversification, une prédominance du secteur informel, une prévalence aiguë de la pauvreté et un endettement à la limite du soutenable.La deuxième raison est liée à une situation sécuritaire de plus en plus préoccupante, compte tenu de la recrudescence et de l’expansion des activités des Groupes Armés Terroristes (GAT), entraînant de nombreuses pertes en vies humaines, des déplacements internes de populations, ainsi qu’une augmentation du nombre des réfugiés.
Ainsi, suivant les estimations de la Banque Mondiale (BM), le conflit, qui sévit dans la région a causé plus de 15000 morts, et entraîné des déplacements internes d’une population de plus d’1 millions d’individus et 165.000 réfugiés.
Cette situation induit une forte augmentation des dépenses allouées à la sécurité, qui deviennent de moins en soutenables pour nos pays.
La conséquence est un effet d’éviction des ressources destinées à d’autres secteurs vitaux, tels que l’éducation, la santé et l’emploi.
Ce qui aggrave de jour en jour, la situation de nos économies, déjà suffisamment éprouvées par la rareté des ressources ».
La troisième raison est liée « à la pandémie du coronavirus (COVID-19), qui est venue malheureusement, se greffer à des défis, aggravant une situation sécuritaire déjà difficile. C’est ainsi que les mesures de confinement très strictes, prises par les pays de la région, afin de contenir la propagation du virus, ont perturbé la production et les circuits de distribution, réduisant significativement la demande de biens et services ».
Ces effets ont anéanti les efforts de lutte contre la pauvreté et annoncent les perspectives d’une croissance négative.Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est le président en exercice du G5 Sahel.
Cette organisation est dédiée à la lutte contre le terrorisme, l’insécurité et la coordination des efforts de développement.
Elle est composée du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?