Après sa conférence de presse ratée où il a refusé systématiquement de répondre, malgré l’insistance des journalistes, aux questions relatives à l’origine d’une fortune qu’il reconnaît colossale, Ould Abdel Aziz est revenu sur le devant de la scène. Cette fois-ci, c’est sur France 24 qu’il a jeté son dévolu ; et en français, s’il vous plaît ! Comme s’il voulait s’adresser à un public bien ciblé. Et de se mettre à nouveau dans la peau d’une victime dont on a bloqué les comptes, confisqué les passeports et enfermé dans la grande prison qu’est Nouakchott. Exactement comme il s’y employa avec ses innombrables victimes, le plus souvent pour des motifs fallacieux. Qui a tué par l’épée…. Victime au-dessus des lois, cependant : il maintient en effet son raisonnement absurde sur l’article 93 de la Constitution, comme quoi un ancien Président ne peut être poursuivi que par la Haute Cour de justice et pour haute trahison. Et les actes commis durant son exercice dénués de tout rapport avec la fonction de Président, sinon d’en abuser sans aucune vergogne, comme tous ceux que lui reproche la Commission d’enquête parlementaire, on en fait quoi ? On les passe par pertes et profits ? Ses avocats devraient commencer par lui rappeler qu’une fois libéré de la charge suprême, un Président devient un justiciable ordinaire qui doit rendre compte pour tous ses méfaits. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux ! Non content d’avoir mis le pays sous coupe réglée pendant une décennie, il veut à présent s’en tirer à compte optimal, nabab en ses palais dorés, tandis que les concitoyens dont il avait mission de servir le bien-être croulent sous les charges les plus basiques : loger, nourrir et vêtir un tant soit peu dignement leur famille ; sans parler des soins de santé et d’éducation relégués aux oubliettes ? Ho, Mohamed, un peu de dignité, justement : rappelle-toi combien ton illustre homonyme (PBL) s’employa à tout donner au service de son peuple ! Et si celui-ci est bel et bien en droit de te demander des comptes en cette vie, n’oublie pas que c’est celui-là (PBL) qui te réglera définitivement ceux de votre nom, dans la vie future…
Ahmed ould Cheikh