Maître Lo Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP- opposition) réclame la lumière sur la pendaison de 28 militaires négro-mauritaniens au cours de la nuit du 27 au 28 novembre 1990, dans la localité d’Inal, à travers une déclaration faite vendredi à l’occasion de la célébration du 54é anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie.
Le professeur de droit et avocat se demande « ce qu’il y a de nationale dans cette fête du 28 novembre dont le souvenir se confond désormais avec la mémoire ensanglantée de 28 tués pour l’exemple, au rythme funeste d’un jour un homme, des gens dont la couleur de la peau servait d’acte d’accusation pour la plus infâme des morts.
Celle donnée par des compagnons d’armes transformés en bourreaux le temps d’une folie bureaucratique d’un haut commandement criminel, aveuglé par le chauvinisme et assuré d’une totale impunité ».
Ainsi, « le 28 novembre est souillé et ne retrouvera son lustre que quand la lumière sera enfin faite sur cette tragédie et que le pardon aura couvert toute la honte de notre nation », plaide l’avocat et opposant mauritanien.
Les faits dénoncés, rappelle-t-on, ont été enregistrés sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya (1984/2005).
Ils sont couverts par une loi d’amnistie adoptée en 1993 et faisant encore l’objet d’une vive contestation de la part des familles des victimes et des associations de défense des droits humains.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».