Aziz dénonce « la corruption » sous le régime Ghazouani

28 August, 2020 - 15:26
  • Mohamed ould Abdel Aziz, ancien président mauritanien (2008/2019), a accusé « de corruption » le régime de son successeur,  Mohamed Cheikh El Ghazouani, jeudi soir au cours d’une rencontre avec la presse.
    L’ancien chef de l’Etat mauritanien fait actuellement l’objet d’une enquête préliminaire menée la police anti corruption, sur la base d’un rapport  dénonçant des faits de prévarication dans l’attribution de 109 publics relatifs à l’énergie, aux infrastructures, à  la gestion du Fonds National de Revenus des Hydrocarbures (FNRH), de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), une concession portuaire, le foncier à Nouakchott, un contrat de pêche  et la liquidation d’entreprises publiques. « La Mauritanie vient de vivre sa première année marquée par la corruption. Ainsi, l’Inspection Générale d’Etat (IGE),  n’a  pas effectué une seule mission de contrôle sous le nouveau régime. 300 millions d’ouguiyas (soit près d’un millions de dollars) ont été distribués aux députés pour qu’ils approuvent la création de la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) ». C’est le rapport de la CEP transmis à la justice le 05 août dernier, qui est à l’origine de l’enquête préliminaire menée par la police anti-corruption, dans laquelle Mohamed ould Abdel Aziz a fait l’objet d’une garde à vue du 17 au 24 août.
    Les  avocats de l’ancien président  ont dénoncé une atteinte aux dispositions de l’article 93 de la constitution, lesquelles prévoient « une immunité au profit du  président de la République, sauf pour des cas de haute trahison, dont le traitement relève de la compétence exclusive de la Haute Cour de Justice (HCJ) ».
    L’ancien chef de l’Etat juge impertinent l’option de mener une enquête sur la décennie de sa gouvernance  « alors que la corruption continue à gangrener l’administration actuelle. Le traitement des députés a connu récemment  une hausse de 25.000 MRU sur le dos du contribuable, pendant que des milliers de mauritaniens souffrent de faim et se contenteraient d’un salaire  minimum de 5000 à 6000 MRU ».
     Ainsi, tout le scénario du dossier de la corruption dans la gouvernance de la décennie relève « d’une instrumentalisation de la justice à des fins de règlements de comptes politiques. Une stratégie qui engage le pays sur une pente dangereuse », estime l’ancien président.