Les journées « Eyam Rachid », journées culturelles et sportives de la ville de Rachid, capitale de la commune rurale d’El Wahaatt, Moughataa de Tidjikja, Wilaya du Tagant ont pris fin, par une grande soirée musicale, le 18 aout dernier.
Organisées par la jeunesse en collaboration avec la mairie sur le modèle des « Rachidiyat», ces journées, tenues du 15 au 18 courant, avaient pour but de revisiter le pan culturel et historique de cette ville symbole de la résistance contre le colon français et d’explorer les perspectives d’avenir de celle-ci.
Ouvrant les journées, le maire de la commune, M. Ahmed Ould Sid’Ahmed Ould Dié, a rappelé l’importance historique de Rachid dans la résistance contre la colonisation, son importance patrimoniale et économique avec son oasis et ses palmeraies, touristique avec les vestiges de l’ancienne cité détruite par les colons, ses magnifiques sites dont les chutes de Tawjavet, ou la source d’Irij. Une occasion de les exhorter, en cette période hivernale de retourner au terroir pour se ressourcer auprès mais également pour mettre en valeur le potentiel de leur commune. La mairie ne ménagera aucun effort pour les accompagner, assure l’édile de Rachid.
Durant les quatre jours, les participants venus de nombreux coins du pays ont suivi des conférences débats sur les pans culturels de cette ville, symbole de la résistance contre la colonisation française. La première ville de Rachid été détruite en 1908 par les canons des colons.
Outres les conférences, Rachid a vibré aux sons de tamtams, de chants et de danses traditionnelles. Dans leur programme, les organisateurs ont retenu des soirées artistiques et culturelles, des jeux traditionnels (jeu de dames, d’échec, de tirs à la cible, des courses de chameaux), une exposition de produits artisanaux et agricoles, des consultations médicales, une randonnée pédestre des points historiques de la ville et un match de football.
Au cours de cette première édition des journées de Rachid, les jeunes ont fait montre de leurs sens de l’organisation et leur génie dans la créativité. En cette période de COVID 19, les organisateurs ont veillé particulièrement au respect des mesures barrières.
Signalons que la ville de Rachid, peuplée de d’agriculteurs et d’éleveurs, ex carrefour oasien dont la ville ancienne, située de l’autre côté de la Batha est classée au Patrimoine national, se situe à quelques 45 km au nord-ouest de Tidjikja. Elle a su conserver, outre l’architecture des ksars authentiques, ses traditions folkloriques plus que séculaires, aux relents de folklore des anciennes civilisations maliennes. Une cité de contraste attractive qui a vu naître le virtuose Sidaty Ould Abba puis la Diva nationale, Dimi. C’est aussi là où s’est écrite une belle partie de la littérature mauritanienne, notamment du Maître romantique, Mohamed Ould Adeba. C’est dire, le potentiel touristique énorme dont regorge la ville, autant au plan national qu’international. Un atout désormais accessible grâce à la route Atar -Tidjikja.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?