Un jour où je me trouvais de passage à la librairie "Vents du Sud" pour chercher des documents mémorialistes, mon attention a été frappée par le titre saisissant de l'ouvrage «Plutôt mourir que faillir» du grand intellectuel et diplomate émérite, son Excellence, M. Ahmedou Ould ABDALLAH. En le feuilletant sommairement, je n'ai pas eu sur le moment l'envie et le temps de poursuivre sa lecture intégrale.
Mais je me suis souvenu qu'en 1992, j'ai eu la même attirance livresque par rapport à un autre ouvrage de qualité s'intitulant "Le temps de l'émigration au Nord" de son auteur l'illustre romancier soudanais TAYEB Saleh, que j'ai eu plus tard l'occasion de lire en intégralité et que j'ai énormément apprécié.
Par la suite, je crois avoir eu la chance et le privilège d'avoir pris en charge la révision et la finalisation de la traduction de l'ouvrage de Ould ABDALLAH, lequel travail m'a permis de cerner en détail tout le contenu de ce chef-d'œuvre qui a suscité ma vive admiration.
Il apparait clairement en effet, pour le lecteur attentif et avisé que l'auteur s'est évertué à traiter les diverses facettes de sa vie personnelle et professionnelle dont la particularité révèle une personnalité singulière, comme l'a bien précisée la journaliste Collette BRACMANE, dans son article paru au journal Le soir du 26 juin 1995, je cite Le désarroi d'un homme infatigable: Etonnant personnage Avec beaucoup d'humilité et de finesse intellectuelle, l'auteur nous relate et commente les différents événements et péripéties ayant émaillé la vie sociale et politique de la Mauritanie d'hier et d'aujourd'hui et ce, avec précision, fidélité, désintéressement et force arguments qui dénotent de son attachement à la culture traditionnelle de notre société, de son engagement patriotique sans faille au service de la nation et surtout de sa probité morale.
En tout état de cause, je suis convaincu que ces mémoires, tirées d'une longue et riche expérience, serviront sans nul doute de leçons utiles et d'enseignements enrichissants pour les générations présentes et futures, aussi bien en ce qui se rapporte aux contingences de l'indépendance nationale vécues par l'auteur en ses qualités successives de Directeur, Ministre, Ambassadeur et haut responsable onusien, mais aussi en ce qui concerne l'exercice de l'art diplomatique et des compétences stratégiques conduisant aux solutions de crises dans le monde en particulier au niveau de notre continent africain et du monde arabe.
A l'exemple de l'auteur, j'ai l'intime et la forte conviction que tout homme qui se respecte, par rapport à tous ses devoirs et obligations, doit se faire sien ce précepte sacré: Plutôt mourir que faillir.
Ahmedou Ould AGJEYEL