Le Parquet Général prés la cour suprême en Mauritanie annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire sur 11 années de gouvernance de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz (2008/2019), suite à la transmission d’un rapport établi par une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP), après 6 mois d’investigations sur l’attribution d’une centaine de marchés suivant des procédures « irrégulières », dans une déclaration rendue publique mercredi soir.
Ces marchés concernent l’énergie solaire, les infrastructures, une concession portuaire, la gestion de la fondation de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) et la politique commerciale de la même institution, la gestion et la liquidation de certaines entreprises publiques, la gestion du foncier à Nouakchott…..
Le pôle de la justice chargé de la lutte contre la corruption va ordonner une enquête préliminaire qui sera « menée avec rigueur et sérieux, de manière neutre et impartiale, en conformité avec les règles de procédure pénale.
Toutes les personnes qui seraient ultérieurement reconnues coupables des faits incriminés après enquête, seront poursuivies devant les juridictions compétentes dans le cadre d’un procès équitable garantissant la présomption d’innocence et les droits de la défense », explique la déclaration du Parquet Général.
Au cours de ses investigations, la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) a auditionné 3 anciens premiers Ministres et de nombreux ministres sous le régime de Mohamed ould Abdel Aziz, dont certains ont été reconduits dans le gouvernement du président Mohamed Cheikh El Ghazouani.
Ils ont tous affirmé avoir agi sur ordre formel de l’ancien président de la République pour l’adjudication des marchés suivant des procédures contestées.
Convoqué pour audition par les députés, l’ancien président ne s’est pas présenté.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?