Le secteur de l’éducation souffre de maux structurels et problèmes collatéraux. À l’image de la Mauritanie, il est notamment morcelé en citadelles quasi autonomes, sans passerelles entre elles ni vision commune et partagée. Des réformes contradictoires, des formations « per diem », sans cible précise ni donc impact, et des modifications des cycles d’études secondaires l’ont institutionnellement déstabilisé. De toute évidence, ses différents segments gagneraient en cohérence en coordonnant le parcours de chaque élève sur une vingtaine d’années de sa vie. Un Ministère unique paraît ainsi s’imposer. Autonome, il permettra de réaliser les audits, états des lieux et contrôles nécessaires à l’établissement des grandes lignes de la politique, stratégie et plans, autour d’une idée simple et forte : « centrer la réforme de l’éducation sur l’élève ». Républicain – c’est-à-dire sans aucune distinction de classe sociale – le ministère sera responsable du cursus de chaque enfant et de tous. Car c’est dans la cohorte de ceux-ci que se trouvent les hommes de la Mauritanie de demain. Cela nécessite notamment un service de détection et d’orientation réellement républicain et au plus proche des gens.
Le Préscolaire sera donc la transition entre la vie à la maison et l’ouverture au monde extérieur à travers l’école. Il sera axé sur une initiation en trois axes : i) l’islam, ses piliers et valeurs, avec un enseignement coranique continu à la maison ; ii) la citoyenneté dans la diversité (enseignement de l’arabe et utilisation des langues nationales que l’enfant entend chez lui) et iii) le monde moderne (logique et méthodes, jeux de société, la nature, la sécurité routière, etc.)
Le Fondamental public et républicain a besoin avant tout d’une réforme unique qui, tranchant définitivement la question des langues internationales et nationales, brillera par sa constance. Le socle de cet enseignement déterminant doit permettre à l’enfant d’acquérir les fondements de base : i) de notre religion et valeurs socioreligieuses, ii) de notre nation, son histoire, sa culture, sa géographie, ses ressources et son voisinage, et iii) d’un enseignement moderne préparatoire à l’enseignement secondaire.
Revu et corrigé en fonction de la synthèse des orientations objectives discutées avec l’élève et ses parents, le Secondaire préparera celui-ci à l’un des enseignements suivants : i) islamique, ouvrant aux études supérieures théologiques ; ii) scientifique moderne ; iii) culturel et artistique, et iv) technique et professionnel ; préparant aux études supérieures en chacun de ces domaines profanes (sciences exactes, médecine, technologie, langues nationales, art, culture et poésie, etc.)
L’enseignement supérieur gagnerait à prendre mieux en compte l’adéquation entre formation et emploi, les besoins d’exploitation maximale et totale de nos ressources naturelles et l’aménagement du territoire. Via divers organismes : i) instituts supérieurs islamiques, ii) universités, facultés et instituts modernes, iii) notamment agricoles au Sud, vétérinaires à l’Est, et iv) polytechniques en lien avec nos ressources et services à l’Ouest du pays.
Pour plus de cohérence et conduite coordonnée, stable, logique et étalée dans le temps, l’action politique doit tout regrouper au sein d’un seul ministère pourvu de ministres délégués. Cela permettra de revaloriser la fonction d’éducateur, placé au sommet de la hiérarchie salariale, et de mieux préparer l’enfant à devenir l’homme et le citoyen de demain.