Droit de réponse à MORY GUETA CISSE : Convention de concession ARISE Mauritanie

16 July, 2020 - 01:53

A Monsieur Le Directeur de Publication du journal Le Calame

Cher Monsieur,

Votre journal dans ses éditions N°10523 du 17/06/2020 parue à 23H52 et N°10589 du 01/07/2020parue à 23H23, toutes sous la signature de Ben Abdalla, traitant du dossier de la Convention de concession d’un terminal à containers au PAN m‘a nommément cité dans ses articles avec des propos non seulement discourtois mais diffamatoires touchant mon honorabilité de citoyen mais également de père de famille avec des accusations blessantes portées à mon endroit sans aucune preuve pour les étayer dans un débat où le centre d’intérêt était ailleurs ; cette mise en cause semble avoir été fait juste pour essayer de me nuire.

Pour la bonne règle et, faire preuve d’éthique comme le veut votre profession, vous auriez dû pour partager mes publications avec vos lecteurs les publier pour leur information et éventuels commentaires au lieu d’extraire de mes articles où ni votre journal ni aucun de vos collaborateurs n’a été cité, certaines phrases de leur contexte afin de les commenter à votre aise et asseoir votre jugement dans un esprit de persiflage sans donner à vos lecteurs les bonnes informations

Aussi, faisant recours à mon droit de réponse aux fausses allégations contenues dans vos deux articles que d’autres organes de presse de la place ont relayé en citant votre source sans pour autant publier les articles qui m’ont valu vos critiques, et pour un bon équilibre de l’information, je vous demande, faisant appel à votre professionnalisme, de bien vouloir publier mon droit de réponse dans votre toute prochaine édition.

Je considère pour ma part que la fin de la récréation a été sifflée pour le dossier de la convention de concession en faveur de ARISE MAURITANIE et, je me réjouis que les choses commencent à rentrer progressivement dans l’ordre, ce que dans votre posture vous ne devez pas ignorer, c’est tout ce que je demandais et tout ce sur quoi je voulais attirer l’attention de l’Autorité ainsi que du peuple mauritanien en rappelant que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

Situation de non droit*

Je ne conteste ni les avis des experts qui se sont malheureusement tus pendant trop longtemps à propos de ce dossier pour diverses raisons qui ne me concernent pas ; ni les opinions des uns et des autres et je respecte les points de vue de tout le monde tout en m’interdisant de répondre aux insinuations de bas niveau qui ne peuvent en aucune façon ternir ni salir ma réputation. Ce, sur quoi je m’insurge, c’est l’abus de pouvoir, l’instauration d’une situation de non droit dans un Etat de droit démocratique avec les conséquences imprévisibles tant au plan financier qu’au plan du crédit de notre signature au plan international qu’une rupture abusive d’une convention de partenariat pourrait exposer notre pays.

Dans l’intérêt des parties et, pour la paix sociale il n’y a pas un seul contrat qui ne gagnerait pas à être revu et actualisé dans un cadre normal de concertation responsable sans vouloir faire un quelconque chantage à l’une quelconque des parties ; et c’est dommage de constater que les situations difficiles que nous vivons actuellement sur tous les plans soient le fruit du travail des golden boys qui ont entouré nos gouvernants et qui continuent à les conseiller dans le sens de leurs propres intérêts.

En tout état de cause, quel que génie qu’on puisse être présenté par les siens, on ne peut pas réciter le coran si on ne l’a pas appris auprès d’un maître à la suite d’un long processus d’apprentissage ;malheureusement c’est l’absence d’initiation à la responsabilité nationale et le manque d’expérience des nouveaux cadres promus à divers postes de responsabilité sans aucune préparation, expertise ou expérience qui expliquent et constituent les illustrations des problèmes de gabegie et de bonne gouvernance auxquels le pays fait face au niveau central et dans ses démembrements .

Les propos discourtois, non fondés et non justifiables, contenus dans vos deux éditions à mon intention sont les armes de ceux qui n’ont comme argument que le dénigrement même s’ils ont été acteurs ou complices des faits dont ils veulent entacher leur vis-à-vis dans un débat d’idées où de tels propos n’ont pas de place.

Le fait de disposer d’un organe de presse ne donne à aucun éditeur le droit de diffamer ou de permettre la diffusion de certains articles pouvant porter le discrédit sur un quelconque citoyen, votre rôle étant d’informer juste et bien en toute objectivité sachant que des gens avertis connaissent leurs droits et sauront en faire recours si nécessaire.

Ma pratique sociale et mon parcours professionnel de la SMB (ancienne filiale de la S.G. et actuelle BNM) en 1975 en passant par la SMAR et à la BAAM/ BMAA dont j’ai été un acteur de premier plan de sa transformation en BMCI avec la réussite sans équivoque de la première privatisation d’une banque dans le pays ont été sans faute et couronné de succès que je vis par la grâce d’Allah swt en toute humilité, conscient que je ne serai pas le premier ni le dernier à qui on essayera de nuire sans aucune preuve tout en cachant les tares et défauts des commanditaires de telles tentatives de déstabilisation.

De par la qualité de mon travail, de mon esprit d’ouverture et de ma rigueur professionnelle, doublée d’une moralité sans faille à tout point de vue, j’ai bénéficié de la confiance d’un des Hommes les plus rigoureux de ce pays et j’ai inspiré bon nombre de collaborateurs dont je suis devenu un modèle.

L’équipe à laquelle j’ai appartenu à la SMAR avait permis de réaliser des résultats plus que satisfaisants qui se ont traduits par la construction du siège social ainsi que de la cité qui porte son nom avec une bien forte contribution aux efforts de guerre en domiciliant les recettes ainsi que les provisions techniques dans les livres du Trésor Public en plus des avances sur dividendes payés par anticipation.

 

Phrases sorties du contexte

En ce qui concerne la BMCI, lorsque en 1984 le gouvernement décida de céder la BAAM, la plus fragile des banques du secteur privé local, seuls quelques opérateurs avaient les moyens et le courage de prendre le risque et une équipe restreinte de moins de 5 personnes a répondu au finish à l’appel et a contribué grâce à la collaboration sans faille d’un personnel dévoué et patriotique à relever le défi de la privatisation, la réussite a inspiré par la suite d’autres opérateurs qui, pour certains, ont gracieusement bénéficié de mon expertise lors du démarrage de leurs activités.

Je n’ai pas besoin de rappeler les missions difficiles et de confiance que mon mentor (Qu’Allah le maintienne dans son plus illustre paradis) me confiait tant à l’intérieur qu’à l’extérieur dont le redressement de certaines entreprises en difficulté et que je réussissais avec succès par la grâce d’Allah Swt et, je pense que l’homme que vous tentez de caricaturer n’aurait pas pu réussir à toutes ces missions s’il n’était pas responsable et équilibré.

En l’an 2000 en pleine crise financière et politique en Gambie, J’ai tenu haut le drapeau national en pays étranger suite à l’acquisition par la BMCI depuis 1997 d’une banque sénégalaise en faillite en procédant à son redressement, forçant le respect des autorités et du peuple gambien ainsi que les dirigeants de la BICIS Dakar dont elle était une filiale, montrant à tous que les mauritaniens savaient aussi faire autre chose que les ventes de détails dans des boutiques et, nos hôtes ont commencé depuis ors à nous regarder autrement avec beaucoup plus de considération.

Pour votre gouverne, ma famille à laquelle vous faites injustement allusion, est ma grande fierté pour leurs différents et variés parcours académiques et professionnels et, n’a jamais été mêlée à mes activités, de plus pour des raisons professionnelles et de confidentialité, nos discussions au cours de nos repas se limitent à des sujets d’intérêt général.

Vous pourrez donc comprendre aisément que, certains parmi eux, après de brillantes études, travaillent à l’étranger dans de grandes entreprises du CAC 40 à de hauts niveaux de responsabilité et ceux qui sont retournés au pays sont indépendants et travaillent dans des structures où je n’ai pas eu besoin d’intervenir en leur faveur car leur cursus universitaire et leurs expériences professionnelles tissées au travers de stages en immersion leur ont permis d’accéder aux postes où ils sont au sein de prestigieuses institutions de la place à la grande satisfaction de leurs employeurs.

Le Calame ne veut pas comprendre que nous ne parlons pas de la même chose et par conséquent notre langage et approche ne peuvent être que différents, quand je parle de forme vous êtes déjà au fond du dossier dont la CEP s’est saisie pour apporter des éléments d’éclairage qui seront portés à l’appréciation du pouvoir exécutif qui prendra en toute responsabilité sa décision qui sera souveraine avec des voies de recours offertes à toutes les parties et, c’est cela l’esprit d’un Etat de droit.

En sortant certaines phrases de mes articles de leur contexte original et en les commentant à votre aise à travers votre journal, vous ne faites pas preuve de professionnalisme car l’éthique aurait voulu que votre journal donne l’intégralité de l’information à ses lecteurs pour s’adonner ensuite à vos commentaires et critiques objectives pour un équilibre dans la diffusion de l’information.

Exceptions de nullité non pertinentes

Certaines exceptions ou causes de nullité que vous semblez vouloir soulever dans le dossier ARISEMAURITANIE ne me semblent pas pertinentes car, le Guichet unique ainsi que les greffes du tribunal ont l’habitude de faire consciencieusement leur travail et on a pas besoin de leur rappeler les documents requis pour enregistrer une société et la délivrance d’un numéro d’identification fiscale ; de plus, peu nous importe de savoir si l’investissement sera réalisé sur les fonds propres de la société ou par appel à des fonds souverains si la garantie de l’Etat de Mauritanie n’est pas sollicitée et les installations sur l’emprise du port ne font pas l’objet d’un gage ou d’une hypothèque.

En tout état de cause, la lecture du bilan de ARISE MAURITANIE nous édifiera sur ces points soulevés à tort juste pour faire inutilement de la diversion, surtout qu’ARISE compte dans son actionnariat et dans ses organes délibérants, MERIDIAN, un très important fond d’investissement français que l’on ne peut soupçonner de blanchiment de capitaux ni de complicité de falsification de bilan ou d’états financiers.

De plus, toutes les sociétés ont leur Business Plan de départ qui peut connaitre des aménagements en fonction de plusieurs facteurs endogènes et/ou exogènes tout au long de la vie de l’entreprise et, il appartient au management de trouver les solutions idoines pour assurer la rentabilité de l’investissement en intégrant tous les paramètres susceptibles de l’influencer

Le facteur le plus important dans ce type d’investissement est la loi des nombres car plus le taux de fréquentation sera élevé, plus la rentabilité sera conséquente et pour ce faire, une tarification tenant compte des impératifs de concurrence devra être tenue en considération et je ne pense pas que nous ayons des leçons à donner dans ce domaine à ces professionnels du secteur, soucieux de la rentabilité de leur investissement En ce qui concerne les insinuations calomnieuses et attaques injustifiées, inqualifiables et déplacées portées sur mon humble personne dans un contexte de débats d’idées pour faire certainement plaisir à un commanditaire, Allah swt est seul juge et, je m’en remets à sa grâce et à son jugement.

Enfin, je pensais que le statut de Calame après tant d’années d’expérience dans le métier devrait leur faire éviter ces égarements qui ne les honorent point car, si chacun devait inventer ou dévoiler sans preuve tout ce qu’il sait ou croit savoir sur quelqu’un qui ne partage pas ses idées, le vivre ensemble sera très difficile dans ce pays et notre sainte religion est catégorique à ce propos.

 

Le Seigneur, mon seul juge

Vous semblez vous réjouir de ce que vous appelez les amabilités de la CEP à mon endroit en faisant fi des enseignements de l’Islam qui recommande en pareils cas la solidarité et la compassion vis-à-vis d’un tiers injustement lésé mais cela doit être votre dernier souci et, vous n’avez pas dénoncé cette erreur impardonnable à ce niveau de responsabilité et vous vous êtes bien gardés de porter le moindre jugement sur ce que votre statut de journaliste d’investigation vous a certainement permis de confirmer la véracité des faits car votre objectif était seulement de tenter de salir quelqu’un avec lequel vous n’avez aucune autre relation que des salutations courtoises lors de rares rencontres fortuites.

En fait, vos sorties n’avaient pour seul but que de vouloir ternir mon image car sur le dossier vous n’apportez aucun élément nouveau et je continue à clamer que dans un Etat de droit, il n’est pas dans les prérogatives du PAN, non partie au contrat ni signataire de la convention de concession, de bloquer les travaux d’un opérateur fut- il, ARISE qui dispose d’une convention de concession signée par le Gouvernement de la République.

Ma position dans les diverses stations de mon parcours professionnel m’a permis de rentrer en contact avec d’éminents journalistes pétris d’éthique et de déontologie mais également comme dans toute corporation, des mercenaires de la plume auxquels, mon éducation et mes convictions ne me permettent pas de répondre quelle que soit la subtilité ou la virulence de leurs attaques à mon endroit m’en remettant au Seigneur, mon seul juge.

S’agissant de votre jugement et commentaire à propos de votre confrère Financial Afrik qui a publié les deux articles qui me valent votre injustifié courroux, je pense que vous avez fait preuve de peu de professionnalisme, de manque d’éthique en faisant fi de la déontologie et de l’esprit de confraternité, mais je pense qu’ils apprécieront à leur niveau pour une suite éventuelle à vos propos.

Je persiste et signe et, sans aller dans le fond du dossier ARISE MAURITANIE, je continue à penser que d’autres arrangements auraient pu être trouvés pour éviter le blocage du chantier que je continue à apercevoir toujours en passant par le littoral pour aller à mon village de vacances dont je vous envoie quelques images pour illustrer mon droit de réponse en vous assurant qu’il ne s’agit point de photo montage mais bien d’une réalisation, ce qui pourrait peut-être dissiper vos doutes injustifiés.

Il ne sert à rien de jeter de l’huile sur le feu, sachant que les deux parties se réuniront tôt ou tard auplus haut niveau pour une évaluation et actualisation de leur partenariat afin de lui donner denouvelles orientations que ni vous ni moi ne pourront leur imposer ; chacune veillant au mieux de ses intérêts dans un esprit de responsabilité et, dans le souci de maintenir un climat de collaboration gagnant – gagnant garantissant la rentabilité de l’investissement et les retombées économiques, financières et sociales au profit du peuple mauritanien.

Une main qu’on ne peut pas couper ni même mordre autant l’embrasser sinon passer à autre chose.

 

Fait à Nouakchott le 8 Juillet 2020

*Les intertitres sont de la rédaction

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Mise au point du journal

Fin de récré

Monsieur Mory Guéta Cissé, nous n’avons jamais eu l’intention de « partager » vos publications dénuées de toute information sur l’affaire Arise mais simplement celle de commenter le leurre puis l’enfumage dont elles tentent de recouvrir celle-ci. Sans omettre, notez-le bien, de signaler à nos lecteurs les références de vos publications (1). Y aurait-il eu à partager quelque chose, puisque vous avez-vous-même affirmé et répété que vous ne connaissiez que vaguement ladite société ; par « rumeurs », disiez-vous ? De deux choses l’une : soit votre propos est vrai et cela donne à faire bien peu de cas d’une autre de vos déclarations, comme quoi vous ne vouliez « pas travailler sur la base de simples rumeurs » ; soit il est, et l’on est droit de s’interroger sur un lien moins hasardeux entre Arise-Mauritanie et vous-même.

Cependant nous tenions à rappeler à cet égard que « Le Calame n’est pas dans le secret des arrangements sous-tabulaires et autres complaisances… familiales » (2). Vous avez cru devoir entendre en ce constat une implication de votre famille. C’est votre droit le plus strict… mais ce n’est pas ce qui est écrit. La décennie qui vient de passer a vu bien d’autres familles – notamment beaucoup plus près du sommet du pouvoir que la vôtre – impliquées abusivement dans des transactions publiques. Rappeler à nos lecteurs cette triste réalité n’a hélas rien d’infâmant et surtout pas envers telle ou telle famille en particulier. C’est à la CEP d’enquêter là-dessus. Pas au Calame.

Suggérer par ailleurs que votre ambigüité susdite envers les « rumeurs » ait pu vous valoir déconvenue avec la CEP n’est certainement pas s’en « réjouir », comme vous avez encore cru devoir encore l’entendre de notre propos. Relisez-vous : vous êtes entré en cette affaire en commençant par déclarer, de vous-même, votre méconnaissance du dossier. Le Calame n’a fait que le souligner. Les experts ont, eux, pris le temps de l’étudier, avant de nous faire part de leur avis que nous n’avons pas manqué de répercuter auprès de nos lecteurs, comme vous pouvez le constater sur notre site (www.lecalame.info).

Vous nous réclamez un droit de réponse à de fausses allégations : lesquelles ? Vous nous accusez de propos diffamatoires : lesquels ? Pas un seul des quelque 2500 mots dont vous prétendez imposer la lecture à nos lecteurs ne s’aventure à nommer les unes et les autres. C’est pourtant ce qui justifierait votre droit. Mais vous ne manquez par contre pas de vous féliciter longuement (plus de 500 mots !) de votre carrière nullement en cause en cette affaire. Besoin de publicité en ces temps difficiles ? Voyez notre service approprié : la récré est finie. Nous vous avons consacré plus de 1300 mots en notre premier article (3), près de 1000 dans le second et maintenant un peu moins de 500. À moins que vous ne décidiez d’apporter quelque chose d’enfin conséquent au fond du dossier – pour la forme, merci, vous nous en avez assez abreuvés – on s’en tiendra là. « Une main qu’on ne peut pas couper ni même mordre, autant l’embrasser, sinon passer à autre chose », concluez-vous : je ne le vous fais pas dire, monsieur.

 

Ahmed ould Cheikh

Notes

(1) : Et que nous rappellerons une dernière fois ici : https://www.financialafrik.com/2020/06/12/arise-mauritanie-ne-nous-laissons-pas-distraire/ et https://www.financialafrik.com/2020/06/24/mauritanie-eclairages-de-mory-...

(2) : http://lecalame.info/?q=node/10589

(3) : http://lecalame.info/?q=node/10523