Des manœuvres obscures émanant de certains milieux mauritaniens pourraient empêcher notre pays d’obtenir deux postes stratégiques à pouvoir dans six mois au sein de l’Union africaine. Explications.
Aucune bataille n’est facile. Mais celle que deux hauts cadres mauritaniens, sont censés livrer à partir de septembre pour des postes de commissaires au sein de la Commission de l’Union africaine (UA) risquent d’être difficile. Théoriquement, les choses ne s’annonçaient pourtant pas compliquées pour les deux mauritaniens jusqu’ici. Chacun a le profil du poste convoité. Diplomate expérimenté, ancien ambassadeur, l’un, l’ambassadeur Ngam Yahya, postule à un poste de commissaire à la paix et à la sécurité. Ingénieur bardé de diplômes, passé par de grandes compagnies internationales, l’autre, Mokhtar Yedaly, ambitionne de devenir le prochain commissaire aux infrastructures de l’UA.
Les deux hommes bénéficient aussi du soutien du gouvernement. A travers une note verbale adressée au réseau des chancelleries du pays un peu partout dans le monde, les autorités mauritaniennes ont déjà entamé des travaux de lobbying auprès des pays africains et arabes au profit des deux candidats.
Selon des sources diplomatiques africaines, des acteurs mauritaniens issus du monde politique s’emploient depuis quelques semaines à faire avorter ces candidatures. Leur manœuvre vise à pousser le gouvernement à retirer son soutien aux deux candidatures déjà validées sans équivoque par le gouvernement.
« L’intrigue » tente de pousser le gouvernement à changer les critères de la sélection des candidats mauritaniens en y incluant une condition à laquelle les deux candidats ne peuvent pas répondre. Le plan initial du gouvernement avait été fondé sur des critères liés à la compétence technique et à l’expérience professionnelle, ce à quoi les deux candidats répondent largement, surtout que de tels critères entrent parfaitement en accord avec les dernières réformes des statuts de la Commission de l’UA adoptés en début d’année. Dans une volonté qui s’apparente d’ailleurs à un acte de sabotage de l’action du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères, les « intrigants » tentent de pousser le gouvernement à faire de la qualité d’ancien ministre la base unique des candidatures aux postes convoités.
A ce stade, on ignore l’accueil que les autorités ont réservé à ces manœuvres.
Les deux candidats mauritaniens déjà annoncés jouissent, selon plusieurs sources, d’un vaste réseau de sympathie au sein des membres de l’UA où la réputation des deux hommes et leurs amitiés personnelles sont des atouts de poids pour leurs candidatures.
Le Gouvernement va-t-il se renier en revenant sur son appui déjà accordé aux deux candidats, au risque de ternir son image et celles du pays au sein de l’UA où depuis l’élection au pouvoir du président Mohamed Ould El Ghazouani, ses dirigeants ont majoritairement une bonne impression des nouvelles autorités mauritaniennes?
Affaire à suivre
B.A.