441,108 milliards d’ouguiyas, tel est le chiffre clé du projet de budget fixé par la loi des finances au titre de l’année 2015, adopté par le gouvernement au cours d’un conseil des ministres extraordinaire tenu mardi.
Celui-ci affiche une hausse de 2,87% en valeur relative par rapport à l’exercice précédent, avec un déficit budgétaire global maintenu à 1,7% du Produit Intérieur Brut (PIB).
Commentant la nouvelle loi mardi après midi au cours d’une rencontre avec la presse, le ministre des finances, Thiam Diombar, a restitué le contexte national et international dans lequel elle sera opérationnelle.
Ce budget se caractérise « par une chute des cours internationaux des matière premières à l’image du fer et de l’or dont la Mauritanie est exportatrice.
Parallèlement à cela, on note une persistance de la crise mondiale des années 2008/2009, avec désormais des ramifications vers les pays émergeants qui avaient tiré la croissance pendant la plus forte période de déprime. En dépit cette réalité, la loi des finances 2015 en Mauritanie prévoit un taux de croissance de 6% grâce à la bonne tenue des secteurs tels que l’agriculture, le Bâtiment et Travaux Publics (BTP) et les services, notamment les Télécommunications en plein boom».
Face à la donne économique internationale induisant une baisse dans les rentrées d’argent, la loi des finances 2015 a prévu des recettes alternatives. Ainsi, la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) passe de 14 à 16%. Mais elle reste "encore faible comparativement aux pays de la sous-région ", a expliqué le ministre mauritanien des finances.
Cette revue à la hausse de la TVA ne touchera cependant pas les denrées de grande consommation comme le lait, le gaz domestique, le blé……Mais elle devrait s’appliquer au riz, conformément à la volonté gouvernementale « de booster la production locale, qui est de bonne qualité », a ajouté M. Thiam.
Sur le même chapitre, le prix du tabac va prendre l’ascenseur avec une hausse de 7% et les nouvelles recettes iront alimenter un Fonds National de Lutte contre le Cancer.
Quant à l’impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et celui sur les Traitements de Salaires (ITS), ils restent au même niveau et ne seront pas touchés par les mesures visant à créer des niches de recettes alternatives.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».