Des responsables du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU à Nouakchott (Mauritanie) auteurs de fraude et de tripatouillage audio, contre un détenu

24 November, 2014 - 16:55

Le 16 novembre 2014, l’Officier aux Droits de l’Homme Madame Mehret BERHANE et le Chargé de mission Me Cheikh Abdallahi OULD AHMED BABOU ont rencontré le Président Biram DAH ABEID en détention à la prison civile de Rosso. La mission, menée pour le compte du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) de l’ONU  à Nouakchott (Mauritanie), est venue s’enquérir des conditions de séjour carcéral de prisonniers politiques, écroués à Rosso depuis le mardi 11 novembre 2014.

 

A l’issue de la rencontre, les visiteurs ont pris congé, avec la promesse de continuer à suivre le dossier et rendre compte, régulièrement, à leur hiérarchie.

 

Quelle fut la surprise du public, quand une chaine de télévision locale annonça, dans son journal du même soir, « les bonnes conditions de détention des prisonniers d’IRA – Mauritanie à Rosso » ; pour preuve, suivit la diffusion d’une bande audio, de durée étonnement courte, où le Président d’IRA – Mauritanie évoquait un traitement décent. L’information a été reprise par d’autres média.

 

Il convient, ici, d’éclairer l’opinion, par la présente mise au point, face à une supercherie médiatique dont le caractère délictuel implique, de facto, des responsables du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies à Nouakchott (Mauritanie).  

    

  • En effet, entre autres interrogations, les visiteurs avaient demandé, au Président Biram DAH ABEID de parler de la situation de ses camarades et lui, depuis leur arrestation. En réponse, il expliqua qu’au niveau de la Compagnie de gendarmerie où il endurait la privation de liberté en compagnie de trois autres camarades, il notait un comportement correct, sans atteinte à leur dignité. Ensuite, il se lançait dans un exposé sévère des mauvais traitements à la prison de Rosso qu’il assimilait à la torture. Dans un entretien du 20 novembre, avec le journal en ligne Almushahid, Birame détaille l’exiguïté des lieux, l’insomnie, la station debout durant des heures. Il y explicite, également, les menaces d’homicide proférées, contre lui, par le Directeur général de la sûreté de l’Etat, présumé tortionnaire récidiviste, depuis les purges ethniques dans l’armée, en 1990-1991 ; cliquer ici :

 

  • Sur la télévision Alwataniya l’on se contentera de diffuser seulement la première partie du propos, concluant ainsi que Biram est largement satisfait de son sort. Il est fréquent que des fonctionnaires internationaux se fassent ainsi récupérer et instrumentaliser, souvent en toute conscience, par les autorités mauritaniennes ; celles-ci, depuis les années de la dictature du Colonel Ould Taya, ont acquis, sur les étrangers en mission, une expertise  certaine, dans le maniement de la pression, du chantage et du retournement, par le biais du cadeau brut, de la faveur et de l’abus de faiblesse.

 

  • En plus de l’acte d’enregistrement secret, la manipulation de la bande audio à des fins de tromperie de l’opinion constitue un délit dont les premiers responsables sont Madame Mehret et Me Cheikh Abdallahi Ould Ahmed Babou, tous deux au service du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU en Mauritanie. Ils ont agi en toute délibération, c’est à dire sans ignorer le substrat de la lutte qui oppose IRA aux segments conservateurs de la société et de l’Etat, dont découlent des risques de dérapage sur l’intégrité des activistes anti-esclavagistes et laïcs.

 

  • Les deux auteurs ont enregistré leur discussion avec Biram à son insu ; ils ont manipulé ou fait manipuler la bande audio ; deux niveaux de forfaiture d’une telle gravité, dans le contexte très tendu où Biram et ses compagnons croupissent en cellule pour leur engagement pacifique contre le racisme, le fanatisme jihadiste, la servitude agraire et la spoliation du paysannat appellent une explication de la part du Haut Commissariat des Droits de l’Homme  de l’ONU.

 

Au nom de l’engagement universaliste qui nous inspire et  fonde la légitimité du HCDH,  pour les prisonniers et leurs famille, voire la crédibilité même des agences et organismes de l’ONU, nous attendons ce moment de vérité.

 

Nouakchott, le 24 novembre 2014

 

La Commission de communication