Maître Lo Gourmo Abdoul, vice- président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition), appelle « à tourner la page des déchirements par une relance urgente du processus de dialogue et de concertations authentiques sans exclusive » en Mauritanie dans une déclaration faite dimanche soir.
Le dialogue préconisé doit porter « sur la vie politique, économique et sociale pour déterminer les conditions permettant au pays de sortir de l’impasse actuelle ».
En Mauritanie, le pouvoir et l’opposition se regardent en chiens de faïence depuis le coup d’Etat du 06 août 2008 qui a renversé le régime du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Ainsi, malgré l’organisation de d’élections présidentielles en 2009 et 2014, un collectif de l’opposition dénie toute légitimité au président Mohamed Ould Abdel Aziz et a même boycotté le scrutin du 21 juin 2014 pour « absence de garanties de transparence ».
Toutes les tentatives visant à nouer le dialogue entre le pouvoir et la plus grande frange de l’opposition se sont soldées par des échecs.
Pour maître Lo, « l’Etat doit accepter l’organisation de journées consacrées à l’unité nationale et à la paix civile en s’y impliquant avec sincérité et efficience, poser des gestes destinés à décrisper l’atmosphère politique comme la libération immédiate de Biram et ses compagnons ».
Biram Ould Dah Ould Abeid, rappelle-t-on, leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), candidat malheureux à l’élection présidentielle de juin 2014, prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme et plusieurs activistes antiesclavagistes sont détenus depuis le 09 novembre dernier suite à l’organisation d’une caravane dénonçant « l’esclavage foncier » dans le Sud/Ouest de la Mauritanie.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».