J‘ai une question qui me trotte dans la tête depuis vraiment très longtemps. Une question un peu trouble que j’adresse à tous les Mauritaniens, y compris ceux de la Diaspora, quel que soit leur pays d’accueil, de séjour ou de refuge, qu’ils soient réguliers ou irréguliers, avec ou sans domicile fixe, testés positifs ou négatifs, asymptomatiques ne développant aucun signe de maladie : forte fièvre, toux sèche, écoulement nasal ou autre insuffisance respiratoire. Une question – patientez un peu, ne soyez pas plus présidentialiste que le Président – une question, dis-je, que je voudrais poser aux hommes, femmes, jeunes et autres LGBT de chez nous, c'est-à-dire à tout le monde. Et, je voudrais une réponse ! Une bonne réponse…. Maintenant, que vous organisiez, pour cela, des États Généraux, des Journées de concertation, un Dialogue Inclusif, une grande Table ronde, triangulaire, rectangulaire, trapézoïdale ou cubique, voire établissiez une Feuille de route, peu m’en chaut. Moi, je veux simplement une réponse à ma question que voici : quand la Mauritanie va-t-elle aller bien ? Ou, si vous préférez, mieux ? Ou, moins ambitieux, un peu moins mal ? C’est tout comme. Ceux qui n’ont pas compris la première formulation comprendront la deuxième, sinon la troisième. Avec le colonisateur, ça n’allait pas. Aux indépendances, non plus. Dix-huit ans de pouvoir de feu Moktar, ça ne marchait encore pas. La preuve, les militaires sont venus. Tantôt pour nous redresser. Tantôt pour nous « saluer », c'est-à-dire nous sauver. Mais les gens ont continué à se plaindre que ça n’allait toujours pas. Ça n’a marché ni avec feu Ould Saleck, ni avec feu Louly, ni avec Haidalla, ni avec Maaouya, ni avec feu Ely, ni même Sidi, encore moins Aziz, ni maintenant Ghazwani. Ça n’a marché ni avec les civils ni avec les militaires. Ni avec les excellents officiers ni avec les « très moins bons » officiers. Ni avec les excellents économistes ni avec les avocats de renom. Finalement, c’est qui ne marche pas ? Le peuple ou ses dirigeants ? Soixante ans que ça ne marche pas. Bon, alors, arrêtons un peu : Il faut bien que ça marche ou que ça casse. C’est la règle. C’est quoi donc qui ne marche pas ? Et surtout, ne me lancez pas la vieille rengaine d’il y a des choses qui marchent et des choses qui ne marchent pas. Je n’ai pas besoin d’évidences. Les chèvres marchent en plein centre-ville à côté des charrettes attelées à des ânes. Les affaires tordues marchent d’ailleurs très bien. Les petites combines mesquines de certaines administrations aussi. Les coups sinueux, les mensonges grossiers, tout comme les lobbies qui infestent les ministères et les empêchent, eux, de marcher... Même pas un an qu’il est au pouvoir et déjà que ça ne va pas, ça ne va pas ! Celui qui « critique » un « gav » n’a qu’à mettre un autre « à sa place ». Il ne suffit pas de dire que ça ne va pas. Il faut dire comment ça peut bien aller. Faire bien faire aller les choses chez soi. Puis ensuite venir le faire chez les autres. Est-ce que ça va, l’opposition ? Dans toutes les oppositions ? Entre tous les opposants ? Depuis toujours ! Est-ce que ça va, la Société civile ? Pourquoi justement ça ne va pas, entre les organisations de la Société civile ? Ça va, la presse ? Les secteurs agricole, halieutique, minier, industriel, bancaire, touristique… ? Les syndicats ? Le monde des affaires ? Les avancements militaires ? Qui peut devenir Général ? Qui au tableau d’avancement ? Ça va, les critères de promotion ? Ça va, la bonne gouvernance ? L’avancement dans le corps de la police ? Des recrues d’à peine cinq à six années avancent au grade, alors que de vieilles têtes en poste depuis plus de vingt ans marquent encore le pas au statut de simple agent ! Dire que ça ne va pas ? Mais comment voulez-vous que ça aille ? Quand on n’a pas peur de tromper un président de la République ? Notamment dans la mise en œuvre de ses engagements… Une soixantaine de 4x4 qui se retrouvent douze au final ! Demandez à Ta’azour. Aller vers où ? « La course a des yeux », nous dit l’adage… Salut !
Sneiba El Kory