Biram est rentré la semaine dernière au pays. Frais émoulu après plus de trois mois de confinement en Europe. Et ne s’est pas fait prier pour dire tout haut ce que le reste de l’opposition pense tout bas : il est temps pour le pouvoir de se ressaisir. Presqu’un an d’exercice et ses promesses de normaliser la scène politique, en autorisant les organisations et les partis non reconnus, n’ont connu aucun début d’exécution. Pire, les symboles de la décennie honnie sont encore aux premières loges, gouvernails de l’économie en mains : fer, pétrole, gaz et énergie ; alors que le pays pensait avoir tourné pour de bon la sombre page. Ceux qui le narguaient hier, privilégiant les intérêts d’un clan au détriment de ceux du peuple, et dont les noms sont quotidiennement cités dans des dossiers sulfureux, marchés douteux et malversations en tout genre, sont maintenus contre toute logique en des postes sensibles. Comme si le pays ne pouvait pas se passer de ces (in)compétences ! Biram l’a dit, le peuple le répète à longueur de journée : cette situation est intenable ! Les grandes réformes passent d’abord par les hommes qui vont les mettre en valeur et ce n’est pas avec du vieux pourri jusqu’à la moelle qu’on pourra faire du neuf. Le rapport de la commission d’enquête parlementaire qui sera rendu dans quelques semaines sera-t-il le déclic susceptible de séparer enfin le bon grain de l’ivraie ? Prions que la montagne n’accouche pas d’une souris… qui serait évidemment impuissante à contenir le flot grandissant des amertumes populaires.
AOC