L’investiture de M. Michel Kafando, nouveau président du Conseil de la Transition au Burkina Faso a été l’occasion pour le président de l’Union Africaine et de la Mauritanie M. Mohamed Ould Abdel Aziz de prononcer un discours très applaudi dans lequel  il s’est dit « heureux de participer à cette fête africaine et à cette victoire supplémentaire du peuple de Burkina Faso ».

 

Pour le président de l’Union Africaine, les institutions démocratiques sont une « architecture essentielle à la paix, à la sécurité et à la stabilité en dehors desquelles l’on ne saurait envisager aucun développement durable ».  Mais le président Ould Abdel Aziz sait aussi à quel point ce genre de processus peut être fragile. Aussi en a-t-il appelé à des efforts supplémentaires pour consolider les acquis, si le but est de rester « loin des incertitudes, des égarements et des voies sans issues ».

Entre les lignes, il est aisé de deviner les arrière-pensées de M. Oud Abdel Aziz. Le sursaut du peuple Burkinabé est une leçon pour les peuples d’Afrique en même temps qu’un message adressé aux pouvoirs tentés par « les incertitudes, les égarements et les voies sans issues ». Outre le Togo, secoué par des manifestations contre un amendement constitutionnel au moment même où le président de l’Union Africaine prononçait son allocution, les deux Congos, le Rwanda, le Burundi, voire le Benin se retrouvent dans des configurations où le président sortant est dans l’impossibilité de se représenter à la prochaine échéance électorale.

Le président Ould Abdel Aziz vient lui-même d’être réélu pour un second et dernier mandat à la tête de la Mauritanie. Il a déjà annoncé qu’il allait respecter la Constitution. Le ton et le contenu de son allocution lors de l’investiture du président de la Transition au Burkina Faso semblent aller dans le même sens.

 

Lire ou écouter le discours dans son intégralité

 

Ecouter  :  https://soundcloud.com/aouaga/discours-du-president-mauritanien-a-la-passation-de-charges-au-burkina

 

Voici le texte intégral de ce discours :

Excellence monsieur Miche Kafando, président du Conseil National de la Transition et Chers frères :

Excellence monsieur les Chefs d'Etats et de Gouvernements ;

Excellence Mesdames et Messieurs les membres du Conseil National de la Transition ;

Distingués invités, Mesdames et Messieurs ;

C'est pour moi un réel plaisir de partager avec vous, avec les responsables et le peuple du Burkina Faso, dans toutes ses composantes, l'immense joie de participer à cette fête africaine, à cette victoire supplémentaire du peuple du Burkina Faso qui, par la signature de la charte de la transition, entame résolument le processus démocratique qui devra, au bout d'un an, en novembre 2015, le conduire vers le rétablissement définitif de ses institutions démocratiques, architecture essentielle à la paix, à la sécurité et à la stabilité, en dehors desquelles l'on ne saurait envisager aucun développement durable.

Excellence Mesdames et Messieurs

A cette heureuse occasion, je salue et félicite tous les artisans de cet accord : l'armée, les partis politiques, les dignitaires, les acteurs de la société civile pour la sagesse, l'esprit de responsabilité et le sens du sacrifice dont ils ont fait preuve, pour le bien du peuple du Burkina Faso, de ses femmes, de ses hommes et de sa jeunesse pour lesquels, désormais, s'ouvrent des nouvelles perspectives.

Je les exhorte à consentir davantage d'efforts pour traduire dans les faits, les engagements pris, loin de toute tentation susceptible de remettre en cause ce processus salutaire ou de constituer une quelconque entrave à son accomplissement, pour le bien de tous.

Je suis sûre, Mesdames et Messieurs, de pouvoir compter sur la détermination de tout un chacun et sur ses choix irréversibles et librement établis, d'oeuvrer pour la construction et la pérennité du Burkina Faso, dans le but d'assurer le bonheur de ses enfants, loin des incertitudes, des égarements et des voies sans issue.

Excellence Mesdames et Messieurs ;

Vous me permettez, par ailleurs, d'adresser mes vifs remerciements à la communauté internationale, et en particulier, à l'Union Africaine, à la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, à l'Organisation des Nations Unies ainsi qu'à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la conclusion de cette entente nationale à laquelle nous tenons tous.

Je lance, par la même occasion, un appel à la communauté internationale pour fournir à cette entente tout l'appui nécessaire et pour soutenir le Conseil National de la Transition dans l'accomplissement de sa mission, en vue du rétablissement, dans les délais impartis, au Burkina Faso, des institutions démocratiques, et de permettre à ce pays d'envisager son avenir avec assurance et détermination pour la construction d'un Etat de droit, inclusif et durable.

Je vous souhaite bonne chance et toute la réussite dans cette mission excellente, Monsieur le Président et cher frère.

Tous mes voeux de bonheur pour le peuple du Burkina Faso.

Vive l'Union Africaine!

Vive le Burkina Faso !

Je vous remercie.

 

(Source : AMI)

 

 

 

KASSATAYA