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Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA-une ONG anti-esclavagiste), exprime sa vive préoccupation au sujet de la persistance et de la multiplication des atteintes à la liberté touchant aux blogueurs et lanceurs d’alertes en Mauritanie, dans une déclaration rendue publique samedi. « Le sort des blogueurs et lanceurs d’alerte, déjà préoccupant sous la gouvernance de l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz, ne cesse de se détériorer », affirme la déclaration.
Le document cite « l’arrestation le 02 juin dernier, de Selma mint Tolba, biologiste, auteure présumée d’une série d’audiovisuel, remettant en cause des aspects de la riposte sanitaire du gouvernement contre la pandémie du coronavirus (COVID-19) et dénonçant un gonflement des chiffres de contamination pour mieux capter l’aide extérieure.
Dans la foulée, 2 autres personnes qui auraient participé à la diffusion de ces audios sont également arrêtées ».
Quelques jours avant, le gouvernement avait publié une déclaration comportant des menaces contre toutes personnes à l’origine d’allégations visant à discréditer l’action des pouvoirs publics dans la riposte sanitaire contre la pandémie du coronavirus (COVID-19), par la propagation de fausses nouvelles.
Une déclaration virulente contre « les fauteurs et ceux qui sèment la panique » suivie de l’arrestation musclé d’un certain Mohamed Abdallahi ould Bounena et de Mohamed Salem ould Souied’Ahmed, 2 écrivains.
Sort identique pour le journaliste et influenceurs Eby ould Zeidane, qui publie régulièrement des écrits critiques «sur le dogmatisme des sociétés islamiques, la validité de la polygamie, du jeûne du Ramadan, certaines déformations du message originel du prophète…. ».
La déclaration rappelle également l’arrestation en janvier dernier, d’un groupe de jeunes pour homosexualité.
Cette vague loin de traduire une orientation « autoritaire au sommet de l’Etat » renvoie plutôt « à un usage excessif de la brutalité et des violations de la dignité humaine imputable à un manque d’expertise, à l’ignorance et l’incompétence ».
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?