Depuis le 15 Mars dernier, notre pays cherchait à prendre de vitesse la dangereuse pandémie du Corona virus qui secoue le Monde. Nos autorités entamaient aussitôt une série de mesures dont certaines qualifiées de draconiennes par une partie de l’opinion publique. Il s’agissait de prévenir la pandémie et parer à sa prolifération rapide. Entre le 20 Mars et le 10 Mai, huit cas seulement étaient déclarés chez nous. Leur grande majorité venait de l’étranger. L’un d’eux se concluait par un décès, les autres par des guérisons assez rapides. Leur période de confinement médical fut cependant prolongée avant une définitive délivrance.
Il y a dix jours, un nouveau cas était déclaré à Riyad. Celui d’une vieille dame dont l’état s’est depuis amélioré et les autorités allégeaient les mesures de confinement : marchés rouverts, ainsi que la prière du Vendredi ; couvre-feu décalé à 23h, à la grande satisfaction des citoyens. Mais voici un vieil homme traité pour insuffisance cardiaque à son tour déclaré positif à la pandémie. Il décède le jour même. Et c’est l’avalanche : en quatre jours, plus de quarante cas déclarés à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Trois personnes décèdent. Une partie du personnel médical est malheureusement contaminée. Un directeur central du ministère de la Santé et un responsable du système des Nations-unies le sont aussi. Le ministre de la Santé se porte volontairement en confinement. Chaque jour apporte maintenant son lot d’infections.
En tout cas, les autorités se veulent rassurantes. Le président de la République affirme que la situation est sous contrôle. Beaucoup de médecins nationaux et étrangers ne cessent de déclarer que le virus s’est effectivement affaibli et qu'il est sur le point de disparaître. Mais cela ne diminue pas la psychose et la panique générale. Cette dernière vague serait, dit-on, causée sont par des personnes contaminées au Sénégal et au Mali qui se seraient faufilées pour passer la frontière et atteindre Nouakchott. Nous avions sonné l’alarme, à maintes reprises rappelons-le, et interpellé les hautes autorités sur le laisser-aller quotidiennement constaté aux abords des postes de contrôle des deux axes Nouakchott-Boutilimit et Nouakchott-Rosso. Chaque jour, des gens entrent à Nouakchott. Plusieurs ont déclaré avoir payé dix à quinze mille MRO au chauffeur qui descendait, à chaque poste, pour déposer « quelque chose », disent-ils, et repartir sans problèmes. Si les hautes autorités ne prennent pas rapidement des mesures, la situation risque fort de s’aggraver.
Mosy