La vie reprend ses droits. Tout simplement. La spectaculaire percée du COVID rappelle qu’on ne vainc pas un virus, on vit avec. Qu’elle mette aussi en évidence ce qui l’était déjà : les insuffisances de notre système sanitaire, la formidable puissance de l’informel et de l’opportunité dans nos schémas de pensée et d’acte, nos carences citoyennes, nos illusions modernes de domination sur le cours des choses et des évènements… ; ne doit pas nous leurrer dans l’ordre des priorités à développer. Calmement, lucidement. Avec nos moyens. Avec notre culture mauritanienne. Comme depuis des siècles.
Vivre avec le COVID, c’est donc d’abord se rendre chacun capable d’y résister, renforcer nos défenses immunitaires. Un peuple appauvri, affamé et angoissé par une excessive et sectorielle politique de barricades est une proie pour toutes les maladies. N’ayons donc pas peur de vivre. Et de mourir, si Dieu veut : nous ne sommes pas musulmans pour rien. Résignation ? Non pas : dynamisme. A priori, nous allons sortir du Ramadan purifiés, un peu affaiblis, peut-être, par le jeûne, mais prêts à redémarrer sur de saines bases. Veillons à mieux manger – en particulier des fruits : citron, toogga… – équilibrer notre sommeil et notre mental. Marchons plus souvent.
VIvre avec le COVID, c’est ensuite apprendre à mieux le connaître. Notamment par les témoignages de ceux qui ont déjà eu à le côtoyer. L’idée selon laquelle il n’y aurait qu’un ou deux produits de synthèse pour s’en guérir est une idée tout droit sorti des industries pharmaceutiques si bien reçues à l’OMS. Partout dans les pays dits « en développement », des chercheurs, notamment en phytothérapie et autres médecines traditionnelles, s’activent. Madagascar et le Congo s’illustrent en cette quête. Profitons de l’opportunité pour renforcer les contacts entre nos médecins traditionnels et modernes, associons-les à nos organismes universitaires. Partageons nos savoirs.
Oui, le COVID est une chance. De vivre mieux. Plus équilibrés, plus forts, mieux ouverts au Monde. Avec mesure et discernement. En confiance. Grand merci, petit virus ! On va s’occuper de toi. Jusqu’à devenir tous tes potentiels hôtes occasionnels… mais toujours vigoureux. Porteurs invariablement sains. Cent pour cent mauritaniens.
feylili