Les employés de Tasiast Mauritanie Limited (TMSA), filiale de la multinationale aurifère canadienne Kinross, ont entamé une grève mardi. «Un mouvement largement suivi qui paralyse l’essentiel des activités de l’entreprise », selon une source syndicale.
Les employés en grève réclament «un bonus et une compensation liée au confinement. En effet, dans le cadre de la réorganisation en période de pandémie du coronavirus (COVID-19), les employés sur le site travaillent 7 sur 7 sans compensation. L’entreprise a proposé un montant dérisoire de 8000 MRU. Par ailleurs, ces employés travaillent pendant 12 heures, en violation des dispositions du Code du Travail (CT) et des conventions internationales, mais sur la base d’une dérogation illégale accordée à l’entreprise par le gouvernement sous le règne du président Mohamed ould Abdel Aziz », ajoute le responsable syndical.
Dans la journée, l’inspecteur du travail agissant au nom du gouvernement, a transmis un courrier aux délégués du personnel, leur demandant l’arrêt du mouvement « pour circonstances exceptionnelles liées à la pandémie du coronavirus (COVID-19) ».
Mais ces derniers sont décidés à poursuivre la grève, estimant que Kinross et l’une des rares entreprises au monde, à tirer profit de la tourmente née de la pandémie du coronavirus (COVID-19) à l’origine d’une flambée des cours internationaux de l’or.Grève injustifiée, selon la compagnie aurifère
Tasiast Mauritanie Limited (TML-SA) réfute les arguments justifiant le mouvement de grève des employés dans une déclaration rendue publique ce mardi d’après-midi.
Affirmant agir dans le strict respect de la Convention Collective d’Etablissement (CCE) signée récemment, l’entreprise affirme « ne pas comprendre le bien fondé du mouvement malgré plusieurs réunions avec les délégués syndicaux ».
Tasiast rappelle « les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus (COVID-19), dont la restriction des voyages.
Pour sa part, TASIAST a créé des conditions de nature à permettre la poursuite des opérations minières en toute sécurité, dans le strict respect des directives et recommandations du gouvernement en rapport avec la gestion de la pandémie du coronavirus (COVID-19). C’est dans ce cadre qu’il a été demandé aux employés de prolonger exceptionnellement leur rotation sur le site afin de limiter les déplacements. Ce faisant, TML-SA a suivi la réglementation du travail en vigueur dans le pays et mis en œuvre de nombreux protocoles de sécurité sur le site.
L’entreprise a également proposé une compensation supplémentaire substantielle en rapport avec les efforts fournis par les employés.
La société exprime sa déception face à la position des délégués, maintenant le préavis de grève déposé le 18 avril dernier ».
Les grévistes réclament une compensation par rapport au réaménagement d’un honoraire les maintenant 7 jours/7.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?