Premier ministre (1970-1981) puis président du Sénégal, à la suite de Léopold Sédar Senghor, jusqu’à sa défaite en 2000, devant Abdoulaye Wade, Abdou Diouf termine, à 79 ans, son troisième et dernier mandat de quatre ans, en tant que secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui doit lui trouver un successeur au sommet de Dakar, les 29 et 30 novembre.
Pensez-vous que le « cas Compaoré » au Burkina Faso va faire changer d’avis les dirigeants africains qui projettent de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir ?
Je suis sûr que cela les fera réfléchir. Nous, à la Francophonie, avons la déclaration de Bamako adoptée en 2000. Cette norme, en termes de démocratie et d’Etat de droit, dit que la Francophonie est contre toute modification subreptice des Constitutions ou du droit électoral à quelques mois d’élections. Lorsque l’on veut modifier la loi fondamentale, il faut un consensus entre les différents acteurs politiques.
Je préférerais que l’on ne modifie pas les lois fondamentales mais si cela répond à des impératifs nationaux, alors, il faut un consensus.
Avez-vous mis en garde, avant ou pendant la crise, celui que vous appelez « mon ami Blaise Compaoré » dans votre livre, Mémoires (Seuil), qui vient de paraître ?
Je ne renie pas mon amitié pour Blaise Compaoré, bien au contraire. Lorsque j’étais chef de l’Etat, nous avons travaillé la main dans la main sur beaucoup de crises, au Niger par exemple. Ici, à la Francophonie, j’ai aussi souvent fait ...
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