Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, respectera la limitation constitutionnelle au terme de son mandat entamé en août 2014, conformément à sa déclaration d’investiture, selon Sidi Baba Ould Lahah, député de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité, invité dimanche de MAURITANID FM, une radio privée de Nouakchott.
Catégorique, l’élu de l’UPR soutient que l’actuel président de la République ne briguera pas un troisième mandat.
Les modifications constitutionnelles visant à permettre de contourner le verrou de la limitation des mandats sont actuellement au centre d’un grand débat en Afrique.
Celui-ci a été relancé le 31 octobre dernier après une tentative de «forcing » du président Blaise Compaoré, dont le régime trentenaire a été finalement chassé par une révolte populaire.
Au cours des prochains mois et années, plusieurs autres chefs d’Etat africains (Tchad, Togo, Rwanda, RD Congo, Congo Brazzaville) seront également confrontés à l’équation de la limitation constitutionnelle des mandats.
En Mauritanie, » le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans au suffrage universel direct »,
selon l’article 26 de la constitution de juillet 1991, modifié par voie référendaire le 19 juillet 2006.
Il est « rééligible une seule fois » article 28.
Avant d’entrer en fonction, « le président de la République prête serment en ces termes : je jure par Allah l’unique de bien et fidèlement remplir mes fonctions dans le respect de la constitution et des lois, de veiller à l’intérêt du peuple mauritanien, de sauvegarder l’indépendance et la souveraineté du pays, l’unité de la patrie et l’intégrité du territoire national.
Je jure par Allah l’unique, de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat présidentielle et au régime de son renouvellement prévue aux articles 26 et 28 de la présente constitution » article 29.
Ainsi, de l’avis unanime des spécialistes du droit constitutionnel, le libellé des dispositions relatives à la limitation du mandat présidentiel en Mauritanie ne laisse aucune possibilité de révision au même titre que l’impératif de préservation de la souveraineté et l’indépendance du pays.