L’Assemblée Nationale a approuvé l’élargissement des compétences de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. La requête avait été formulée, il y a quelques jours par le groupe parlementaire de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité présidentielle. Désormais, au lieu de 7 dossiers, la commission pourrait enquêter sur trois autres. En effet, la commission d’enquête avait constaté que l’enquête sur certains dossiers ne serait exhaustive sans d’autres projets connexes. Il s’agit de dossiers portant sur l’énergie (contrats SOMELEC), des infrastructures (ports et aéroport) impliquant la SNIM et toute sa politique commerciale. Ces dossiers pourraient donc éclairer davantage les premiers. Tout en donnant leur quitus à la commission, les parlementaires ont exprimé leur souhait de la voir effectuer dans la responsabilité et la transparence son travail jusqu'au bout, lequel doit poser un important jalon dans le travail de contrôle du Parlement.
Certains députés comme celui du RFD, Me Ide M’Bareck a fait remarquer, au cours de son intervention que si la Mauritanie n’arrive pas aujourd’hui, avec toutes ses ressources, à nourrir ses 3 millions d’habitants c’est à cause justement de la gabegie et de l’injustice dans la répartition des dividendes de ses ressources. En Mauritanie, une infime partie s’enrichit, dans une impunité totale, tandis que dans les Adwaba, des milliers de citoyens crèvent de faim alors que des milliards ont été investis dans l’agriculture. Où sont – ils passés ces milliards, et pourquoi ils ne font pas l’objet d’enquête aujourd’hui, s’est interrogé Me Id pour qui, la Mauritanie est gangrenée par la corruption et minée par une « impunité sélective ». Et le parlementaire du RFD d’inviter tous ceux qui seraient impliqués dans des dossiers de détournement public à rendre leur tablier et à se mettre à la disposition de la commission d’enquête. S’adressant enfin au président de la République, Ould M’Bareck déclare: dites-nous si vous êtes disposé à rompre avec cette gangrène et à entamer une gouvernance vertueuse ou à perpétuer le système en vigueur. Dans ce dernier cas, nos chemins ne peuvent se croiser.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?