Le gouvernement mauritanien ne ménage aucun effort pour épargner les citoyens du Covid 19. Le ministère de la Santé a ainsi demandé à tous de respecter les règles d’hygiène, de confinement et de distanciation. Des consignes auxquelles s’ajoutent le couvre-feu, la fermeture des frontières et, depuis la découverte d’un cas à Kaédi, l’interdiction du trafic entre les wilayas. Concernant l’accès à l’eau, le président de la République a donné des instructions afin d’en assurer le paiement de deux mois de factures pour les ménages pauvres. Mais force est de constater que ces instructions ne sont pas partout suivies. Notamment à Ould Yengé (Guidimakha). Respecter les règles d’hygiène et de confinement y est pratiquement impossible. Et pour cause, le manque endémique d’eau. En cette ville frontalière avec le Mali où la pandémie sévit également, des femmes excédées de cette carence ont décidé de marcher. Les voici, jeudi dernier, dans les locaux de la société en charge de l’indispensable denrée puis au domicile de son gérant. La femme de celui-ci aurait alors pointé son fusil contre le groupe des plaignantes. Une confusion qui se solde par treize arrestations.
M.K., l’une des personnes appréhendées, nous dit qu’elles ont été cueillies par la gendarmerie le jeudi 9 Mars, aux environs de dix-sept heures, alors qu’elles étaient regroupées devant le domicile dudit responsable. Et d’ajouter que son épouse a bien sorti un fusil mais sans tirer. « Nous avons été toutes libérées dans l’après-midi du vendredi », précise-t-elle, suite à des négociations avec leurs parents. Nous avons cherché à connaître auprès du frère de M.K. le contenu de l’accord entre les parties ; en vain car celui-ci ne veut rien en dire. Appelant au respect des droits fondamentaux, le FONADH exige cependant de la lumière sur l’histoire du fusil. Un tel acte ne doit pas rester impuni.
Amadou Bocar Ba Gaynaako