Le Sénégal et la Mauritanie viennent d'apprendre une très mauvaise nouvelle sur l'exploitation de leur gaz, qui devait débuter initialement en 2022. British Petroleum évoque la force majeure liée à la pandémie du Covid-19. Les premiers dollars ne pourront pas tomber avant 2023, voire 2024.
Après ses victimes humaines, la pandémie du Covid-19 vient de montrer ses effets néfastes sur le projet le plus important pour les deux pays d'Afrique de l'Ouest que sont la Mauritanie et le Sénégal. British Petroleum ne pourra pas débuter l'exploitation du gaz de Grand Tortue-Ahmeyim en 2022, comme c'était prévu initialement.
La major britannique a diffusé un communiqué, hier mercredi 8 avril, dans lequel elle explique qu'en raison de la pandémie du Covid-19, elle ne sera pas en mesure de recevoir le navire flottant de production de GNL que devait livrer la compagnie Gimi en 2022. C'est à cette date que le FLNG-Gimi était censé être raccordé aux différents puits sénégalais de Grand-Tortue et mauritaniens d'Ahmeyim.
Autant, dire que pour l'heure, ce délai tombe littéralement à l'eau. BP évoque ainsi un cas de force majeure, comme il est prévu dans le contrat, estimant qu'il faut au moins une année supplémentaire avant de débuter la production de gaz.
Ce navire qui doit coûter 1,3 milliard de dollars va être loué par BP sur une vingtaine d'années. Par conséquent, ces changements ne sont pas du goût de la filiale de l'armateur Golar, qui n'a d'autres choix que de se plier à cette décision de son client. Gimi a ainsi entamé les discussions avec son partenaire dans ce projet, le convertisseur de navire Keppel. Il leur faudra redéfinir les termes de leurs engagements respectifs, notamment concernant le planning de l'investissement pour les années 2020 et 2021.
Il ne reste à Gimi qu'à discuter avec BP afin de revoir les modalités de livraison et les nouveaux délais.
Evidemment, si "la force majeure liée à la pandémie est avérée, il n'en demeure pas moins que le fait de retarder le démarrage de la production d'une année ou deux semble excessif", nous confie cet expert en pétrole contacté par le360 Afrique. Selon lui, "la chute des cours du pétrole y est pour beaucoup, puisque certains projets étudiés sur la base d'un cours du baril supérieur à 50 dollars ne sont plus rentable à 30 ou 40 dollars, comme c'est le cas actuellement".
Mais, ces changements risquent d'être un vrai coup dur pour les Etats du Sénégal et de la Mauritanie qui basaient toute leur planification sur le début de l'exploitation du gaz dès 2022. Il faut également craindre que pour les mêmes raisons, l'exploitation du pétrole du champ de Sangomar soit retardée.
le360.ma