Les révélations d'un confiné

6 April, 2020 - 19:50

Dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la propagation du coronavirus, la Mauritanie, en plus d'une large campagne nationale sur la sensibilisation des mesures barrières, a décidé entre autres procédures de confiner tous ceux qui viennent de l'étranger au cours des derniers jours avant la fermeture des frontières. Mais selon le témoignage fait au Calame par un confiné rentré du Sénégal la veille de la fermeture des frontières,  les conditions de ce confinement ne sont pas aussi bonnes comme le prétendent les responsables chargés de la sous-commission logistique qui s'occupe de cette opération en collaboration avec les services du ministère de la santé. Selon ce confiné, les tracasseries ont commencé depuis qu'ils ont traversé le fleuve pour être parqués de 17 h à minuit sur le bac avant d'être embarqués dans des bus et répartis dans des hôtels à Nouakchott. Selon lui, " si le petit déjeuner est acceptable, le déjeuner et le dîner généralement des poulets congelés, des frites et du riz laissent à désirer ". Le confiné déplore aussi la situation des personnes souffrant de maladies chroniques pour lesquelles aucune disposition particulière leur permettant de faire leur sport n'a été prévue et l'équipe médicale dont parle le ministère de la santé n'est qu'un infirmier dont l'action se limite à la vérification de la température des confinés sanitaires. Selon lui, les copassagers de la défunte morte du coronavirus dont le confinement supplémentaire d'une semaine finit ce lundi attendent de passer des tests qui auraient commencé à l’hôtel Casa Blu où 31 personnes seulement auraient été examinées. Or, explique le confiné, "Nouakchott compte plus de 600 confinés et à ce rythme moi qui à il ne me reste plus que 6 jours, je  risque de passer une période plus longue que celle que je devrais rester en confinement. Cette lenteur doit alerter le ministère de la santé que ses équipes si elles existent ne font pas correctement leur travail ". Et pour finir le confiné en colère déclare: " Nous réclamons nos pièces nationales d'identité qui ont été récupérées par les autorités sénégalaises mais bien remises à celles de la Mauritanie qui risquent de les égarer puisque nous avons été aléatoirement partagés entre les hôtels et les résidences dédiés à notre confinement sanitaire ".