Répression encore de l’IRA : arrestation de Birame Ould Abeid et ses compagnons ainsi que d’autres militants des droits de l’homme

13 November, 2014 - 17:31

IRA Mauritanie et autres organisations de droits de l’homme avaient  organisé une  caravane contre l’Esclavage Foncier qui avait quitte la ville de Boghé le 7 novembre pour rejoindre Rosso.  La Caravane a sillonné les principales localités de la vallée. L’objectif visé était de dénoncer l’exploitation des Hratines et autres marginalisés de la société par les propriétaires terriens. Ils espéraient ainsi encourager l’Etat à entamer une véritable réforme foncière accordant la propriété et l’exploitation de la terre aux Hratines et autres marginalisés.

Le mardi 11 novembre 2014 la gendarmerie de Rosso a interpellé le militant des droits de l’homme Biram Dah Abeid Président de l’initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA Mauritanie, prix des Nations-Unies pour les droits de l’homme ainsi que son vice-président, Brahim Bilal RAMDHANE, le Président de l’ONG Kawtal Djélitaré Djiby Sow et d’autres membres de l’IRA Mauritanie, Abidine Ould Maatala, Cheikh Ould Vall, Dah Ould Boushab, Khattri RAHEL, Samba Diagana, Hassane MAHMOUD, Fatis CHEIKHNA et Mouhamed ALLOUCHE.

Selon nos informations, les militants anti-esclavagistes ont fait l’objet d’une répression d’une rare violence de la  gendarmerie locale.

Le mouvement déclare ne pas avoir d’informations sur le lieu de détention de son porte parole Dr Saad Louleyd, arrêté également le 11 novembre 2014 à Nouakchott.

D’autres arrestations intervenues le 12 novembre ont été signalées à Nouakchott, il s'agit de M. Chedad MOHAMED et Mohamed VADOUA.

Selon des témoignages rapportés, les militants Samba Diagana, Abidine Matalla, Khatri Rahel, Cheikh Val et Hassane Mahmoud, ont été violemment torturés. Cela constitue une grave violation des dispositions de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et à son protocole facultatif ratifiés par la Mauritanie.

 

Aujourd’hui nous sommes préoccupés par la vague d’arrestations qui frappe les militants de droits de l’homme et appelons à la cessation immédiate de cette campagne de répression.

Les revendications des militants antiesclavagistes sont légitimes et en parfaites adéquation avec la reforme foncière de 1983 qui  pour objet l’accès des anciens esclaves à la propriété foncière à travers le partage des terres collectives arables entre  les membres de la  communauté sans exclusion.

 Face à gravité de la situation, SOS-Esclaves :

  • Dénonce la vague de répression visant les militants anti-esclavagistes
  • Condamne tout usage de la torture,
  • Demande la libération immédiate  de Biram Dah Abeid et de ses amis,
  • Nous encourageons vivement les autorités Mauritaniennes à poursuivre les enquêtes et les poursuites des affaires d’esclavage plutôt que de cibler ceux qui militent pour son éradication. 

 

 

 

Boubacar Ould Messoud
Président