La TVM a-t-elle rompu avec la langue de bois ?

18 January, 2020 - 15:47

Le 16 janvier 20, la TWM a publié, au cours de son journal  de 20H, un reportage  sur  l’état de certaines  infrastructures de la capitale. Les reporters de la chaine publique se sont rendus dans les trois wilayas  de la capitale où  ils ont effectué des reportages sur l’état des écoles et des routes. Ils ont interrogé des enseignants, des parents d’élèves, des commerçants et  des passants. Et pour la première fois, ils ont recueilli et publié les impressions de leurs  interlocuteurs qui ont osé dire tout le mal qu’ils pensent  de leurs infrastructures de base. Ils ont déploré, y compris les enseignants, le déficit de personnel, le niveau déficient de ceux qui officient dans les écoles, le manque de table-bancs poussant les enfants à s’entasser à  trois voire quatre par table, le délabrement  des salles de classes dont certaines sont fissurées, constituant même  par endroit, un danger public, l’insécurité  dans et autour des écoles…

A propos des routes, les personnes rencontrées ont tous  stigmatisé leur  mauvaise qualité, affirmant  qu’elles se détériorent  quelques temps après leurs construction. Elles n’ont pas manqué de  critiquer la pertinence dans le choix de leur emplacement et la complicité des bureaux  de contrôle et de suivi.

Une première dans les annales de la TVM, habituée jusqu’à  il y a quelques  petits mois à endormir  son maigre audimat avec la langue de bois des ministres, des secrétaires généraux, des DG et PDG, des  acteurs  politiques suppôts du pouvoir  et des  éloges  sur les  fameuses réalisations de la décennie d’Ould Abdel Aziz…

En suivant ce reportage, on se croirait  sous d’autres cieux ou sur des chaines privées comme Al Mourabitoune, par exemple. Et pourtant c’est cette même TVM qui avait couvert l’inauguration de bon nombre de ces réalisations, avec de gros reportages  et distribution de parole aux responsables et citoyens  qui  les couvrent de fleurs. Autre temps, autre mœurs. 

Depuis son arrivée à la tête de la première chaine publique, son patron, Abdallahi Ould Ahmed Daamou s’efforce  de  corriger  la mauvaise image que cette chaine auprès des téléspectateurs mauritaniens. Ainsi, on assiste à une certaine amélioration de la grille des programmes, avec des débats contradictoires digestes. Et avec ce type de reportage et certainement  d’autres émissions, la TVM tourne définitivement la page Aziz. Elle va renouer avec sa mission de chaine d’information au service des citoyens. On se rappelle qu’il ya quelques mois, la TVM  avait décommandé une émission sur les réalisations du président sortant, inimaginable sous le règne l’ancienne patronne de la chaine.