Conseil régional Brakna : une institution encore balbutiante

6 November, 2019 - 23:50

Le conseil régional de la wilaya du Brakna a tenu sa troisième session annuelle, le lundi 28 Octobre 2019. Une réunion  ouverte par le wali et présidée par  Mohamed El Moustapha ould Mahmoud, président dudit conseil.  Les élus ont discuté de la validation du budget 2019 qui tourne autour de 130 millions d’ouguiyas et suivi un exposé détaillé, présenté par leur président, des potentialités générales de la wilaya (eau, agriculture, santé, éducation, infrastructures, etc.). Face à la presse, Mohamed El Moustapha a indiqué que l’institution qu’il dirige est encore en phase d’installation. Il est longuement revenu sur les textes législatifs et arrêtés adoptés par l’Etat en faveur de ces nouvelles institutions qui, dit-il, « consacrent actuellement leurs efforts à équiper et consolider l’organisation régionale ». Et de préciser : « le  conseil régional a approuvé aujourd’hui un budget qu’il avait voté en Juillet, en procédant à de petites modifications pour s’adapter aux dotations en prévision du vote du budget au niveau du Parlement ». Il a défini un ensemble  d’axes prioritaires d’interventions à financer au cours de l’année 2020. Comme stipulé dans les règlements des pouvoirs et compétences des conseils régionaux, ces priorités concernent l’enseignement secondaire et professionnel, la santé, notamment les centres hospitaliers et ceux de santé des travailleurs, bien sûr. Répondant à une question sur la léthargie du Conseil, son président a évoqué les difficultés liées à la naissance de toute jeune institution et promis de décliner, si tout va bien, un bilan positif à la fin de son mandat. Notons que les chefs de services régionaux étaient invités à cette session.

Brahim Ely Salem

CP Calame Brakna

 

 

A la fin de la session clôturée vers 14 heures, le président Mohamed El Moustapha ould Mahmoud a accepté de répondre à deux questions de la presse.

 

1 - quelle évaluation faites- vous du Conseil après une année d’existence ?

- Je peux vous dire pour le moment  que le conseil régional du Brakna est, à l’instar de ceux des autres régions, en situation de démarrage. L’arsenal institutionnel a été plus ou moins complété. Il reste quelques textes d’application du nouveau décret relatif au transfert de compétences. Sur instruction, bien sûr, du président de la République, dans le cadre de son programme  où son Excellence a mis l’accent sur l’importance de la décentralisation et conformément au programme du gouvernement qu’a exposé le Premier ministre, l’appui de l’Etat aux conseils régionaux – et à la décentralisation, d’une manière générale – a été ressenti à travers des dotations que je qualifierai de démarrage, en vue de leur permettre un bon fonctionnement et d’apparaître dans des actions d’investissements susceptibles de donner aux citoyens une idée concrète de la décentralisation, un concept  nouveau dans notre pays. Nous ne resterons les bras croisés en face des très importants problèmes que rencontrent les populations de la wilaya ; notamment en ce qui concerne l’eau, l’agriculture et les petits aménagements. Les nouveaux conseils régionaux interviennent dans ces axes de développement qui vont booster un peu l’économie nationale et donner espoir aux citoyens d’évoluer dans un milieu économique producteur de richesse et d’emploi, en vue d’une stabilité économique et d’un avenir prometteur pour tous. J’insiste ici sur l’appui que nous recevons des autorités administratives, notamment du ministère de l’Intérieur qui n’a épargné aucun effort pour aider le conseil régional à démarrer. Je noterai également la collaboration des autorités administratives locales, en la personne du wali qui a prêté main forte à tout ce que nous entreprenons. Notre action va s’orienter vers une concertation étroite avec les élus, particulièrement avec les maires qui interviennent dans le développement local et les députés qui sont aussi des élus de la région, afin de travailler ensemble, éviter surtout les doublons d’intervention, même si les compétences des uns et des autres ne sont pas les mêmes, et faire en sorte, au final, qu’on soit tous là pour répondre aux doléances de nos citoyens.

 

2 – Beaucoup parle d’une « léthargie » du conseil, depuis son investiture au mois de Décembre 2018, que leur répondez-vous ?

- Merci, merci, nous sommes très forts. Si vous sentez aujourd’hui qu’on est encore là, c’est que vous attendez beaucoup du conseil régional. Alors, où en est-on ? Je peux vous dire qu’en l’état actuel des choses, le conseil régional est doté d’un secrétaire général et d’un gardien pour garder le matériel établi au siège. Dans le budget 2020, on est en train de réfléchir  à recruter des cadres capables de produire et travailler. Le conseil ne connaîtra de réalité qu’une fois ces compétences réunies. Sans elles, sans personnel, que voulez-vous qu’on fasse ? Lorsqu’on a été élu, il n’y avait qu’une loi organique et rien d’autre, même pas un siège. Aujourd’hui on est doté de treize textes d’application qui définissent des compétences, d’une commission des finances  qui s’occupe du partage des ressources. Ces textes définissent les pouvoirs juridiques qui nous permettent de commencer. Mais nous serons très fiers si, à la fin de notre mandat, nous serons un conseil régional opérationnel, avec des actes concrets, des travaux réalisés. Bref, nous sommes encore en phase d’installation. Aujourd’hui les élus du conseil ont eu droit à un exposé sur la monographie réelle de la région du Brakna, ses potentialités, la décomposition de sa population, ses cartes scolaire et sanitaire, ses spécificités agricoles, pastorales, etc. On n’a pas encore traité du tourisme, du sport, des aspects socioculturels… On évoluera donc encore beaucoup au cours des douze prochains mois. Je vous remercie de vos questions.

Propos recueillis par

Daouda Abdoul Kader DIOP