Moutha Mint El Hadj, présidente de la Commission Nationale des Femmes UPR : ‘’Il n'y a et ne saurait y avoir de tension entre le président Ghazouani et l'UPR’’

30 October, 2019 - 23:25

Le Calame : Voilà trois mois que le président Ghazouani est au pouvoir. Quelle évaluation vous en faites?

 

Moutha Mint ElHadj :  Il m’est agréable tout d’abord de présenter mes chaleureuses félicitations à Son Excellence le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani en lui souhaitant plein succès dans sa nouvelle mission.

Je ne peux que saluer les grands efforts et les actions soutenues déployés par son excellence le président de la République durant ces  3 premiers mois en vue d’élaborer des directives, d’adopter des programmes, de mettre en place des plans d’action et des stratégies efficaces et efficientes pour assurer un avenir prospère et durable à nos citoyens et leur permettre tous d’accéder largement aux services de base : eau, électricité, santé et éducation,

Je voudrais également saisir cette occasion présenter mes vifs remerciements et l’expression de ma grande reconnaissance à son excellence Monsieur le premier ministre Ismail ould Bedde  ould Cheikh Sidiya pour la haute compétence et le professionnalisme avec lesquels il a dirigé le gouvernement au service de la paix, de la sécurité et du développement et d’avoir œuvré durant cette période à l’ancrage de la bonne gouvernance, à la préservation des droits de l’Homme, à la promotion de la démocratie et des libertés individuelles et collectives.

 

 

 

 Le président Ghazouani a mis en place un gouvernement dit de « technocrates ».  Êtes-vous satisfaite ou non de la place des  femmes dans cet attelage?

 

L’avenir  de notre pays doit  se  construire  d’une part à  partir  des  résultats  positifs  de  son    passé et d’autre part par l’ambitieux  programme  du  président de la république son Excellence Mohamed ould Cheikh El Ghazouani,  pour  lequel  il  a  été  élu, tel  est  le  défi  majeur  que  nous    devons    aujourd’hui  relever  en  Mauritanie  dans  le  cadre  du  changement  dans  la  continuité  d’un  même  système  politique  où  les  acquis  incommensurables  doivent  être  consolidés  et  raffermis.

C’est  dans  ce  cadre,  que    le gouvernement  de  technocrates du  premier  ministre  Ismail  Ould  Bodda ould Cheikh Sidiya a été choisi dont  certains ministres ont été puisés  dans  l’ancienne  équipe  gouvernementale  pour  imprimer  l’expérience  et  continuer  les  politiques  sectorielles  engagées, et  d’autres en majorité issus de grandes institutions de développement pour garantir l’efficacité et promouvoir le développement  et être à la hauteur des enjeux et défis auxquels notre pays est confronté.

Les  femmes dans ce premier gouvernement de son excellence le président de la République Mohamed ould Cheikh El Ghazouani occupent  une place prépondérante aussi bien en quantité qu’en qualité.

Ce gouvernement  doit bénéficier d’un soutien  indéfectible  de  la part de tous les Mauritaniens qui aspirent à un avenir meilleur.

 

 

Que répondez vous à ceux qui disent que l’UPR n'est pas contente de la palce que le nouveau président lui a réservée dans son premier gouvernement, plus grave, une tension subsisterait  entre le principal parti de la majorité  et le nouveau président ? 

 

 Il  s'agit  d'informations  dénuées  de  tout  fondement. Le  gouvernement  du  premier  ministre  Ismael  Ould  Bodda  est  le  nôtre. Il  est  composé  de  technocrates dont  deux  sont  membres  de  la  commission  provisoire  chargée  de  gérer  l'UPR.

 Enfin,  il  n'y  a,  et  ne  saurait  y  avoir, de  tension  entre  le  président  Ghazouani  et  l'UPR.

 

 

 L'UPR donne l’impression d’être écartelée  entre ceux qui veulent en finir avec ce parti et donc son fondateur Ould Abdel Aziz, ceux qui  estiment que l'actuel régime n’est qu'une continuité du précédent pour ne pas dire sa copie, et enfin ceux qui réclament la création d’un nouveau parti rassemblant les anciens de l’UPR et  tous les soutiens du président Ghazwani.  Que vous inspire cette situation ? Ne handicape – t- elle pas l’action du nouveau président?

 

 La  culture  politique  ambiante  n'a  pas  bien  assimilé  au  début  la  transition  historique  que  le  pays  vient  de  vivre. Cela  a  eu  pour  corollaire  des  réactions  parfois  contradictoires.  Mais  aujourd'hui,  tout  s'est  dissipé: l'UPR  est  le  parti  et  le  bras  séculier  du  président  Mohamed  Ould  Cheikh  Ghazouani. La  cérémonie  organisée  à  l'occasion  de  l'inauguration  du  nouveau  siège  de  l'UPR  en  est  la  manifestation  la  plus  éloquente.

 

 

  Après son entrée en fonction,  le président Ghazouani à entrepris de larges concertations avec les acteurs politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition. Que vous inspire cette initiative?  Que peut-on en attendre ? L’UPR serait-elle favorable à la tenue d’un dialogue inclusif, crédible? Si oui, pour quel objectif?

 

 Les  larges  concertations  engagées  par  le  président  Ghazouani  avec  un  large  éventail  de  l'opposition  radicale  participent  d'une  volonté  politique  du  président  de  la  République  de  décrisper  le  climat  politique  national  et  de  permettre  au  pouvoir  et    l'opposition  de  se  parler  et  de  s'écouter  dans  l'intérêt  bien  compris  de  notre  bien  commun,  la  Mauritanie.

 

 

 

 Le renouvellement des instances de l’assemblée nationale révèle comme une espèce de tension entre le gouvernement et l’UPR. L'un des députés éjecté n’a pas  hésité à parler de risque de dissolution du parlement si cette tension persistait.

 

 Le  renouvellement  des  instances  de  l'assemblée  générale  survient,  conformément  au  règlement  intérieur  du  parti,  chaque  année.  Par  souci  démocratique,  le  parti  procède  au  changement  de  tous  les  membres  en  fonction  pour  permettre  une  rotation  entre  tous  nos  députés. C'est  un  gage  d'équité  qui  ne  saurait  être  contesté.

S'agissant  des  propos  attribués  à  un  certain député,  l'intéressé  a  apporté  tous  les  éclaircissements  qui  mettent  à  nu  la  campagne  mensongère  organisée  personnellement  contre  lui.       

 

 

 

Vous présidez depuis quelques mois la commission nationale des femmes de l’UPR. Quel est son rôle  au sein du parti et quelle place elle a occupé dans le directoire  de campagne de Ghazouani?

 

 La Commission nationale des femmes est la structure la plus grande et la plus importante du Parti UPR qui constitue le parti politique le plus important dans la scène politique nationale et qui a été le plus grand parti soutenant le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani lors des dernières élections présidentielles.

La commission nationale des femmes a été élue au terme d’un long processus d’adhésion pour un mandat de 5  ans.

Elle est composée de 20 membres toutes élues en plus de la présidente.

Chaque femme préside une sous-commission composée d'un bureau et de membres, pouvant aller jusqu'à 100 femmes.

Elle a également des antennes dans chaque région, dans chaque moughataa, et dans chaque commune, ainsi  elle dispose d'un mécanisme assez réparti très efficace et très rapide pour atteindre toutes les femmes.

La commission nationale des femmes est chargée d’intégrer les  femmes dans toutes les activités du parti, à les mobiliser sur les questions d’éducation, de santé de sécurité d’unité nationale et de développement et a créer une large classe de femmes dotées d'une culture politique, sociale, citoyenne, économique ...

La commission nationale des femmes a accompagné les élections présidentielles tout au début du processus en commençant par une vaste campagne de mobilisation pour le candidat Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans les 9 moughataas de Nouakchott

et à l’intérieur du pays à travers les différentes missions organisées par l’UPR pour préparer les visites effectuées par le candidat avant la campagne sur l’ensemble du territoire national.

Pendant la campagne électorale, la commission nationale des femmes avait une très forte présence  comme d’ailleurs toutes les structures du parti. Elle était très bien représentée dans le Bureau de la campagne des femmes  par sa présidente en tant qu’adjointe de la coordinatrice nationale et dans tout le mécanisme de la campagne nationale des femmes du candidat Mohamed ould Cheikh El Ghaouani et avait un double rôle de coordination et de travail de la base.

 

 

La commission des femmes a rendu un vibrant hommage à feue madame Aissata Kane, première ministre des affaires sociales sous feu Moctar Ould Daddah, rappelée à Dieu, il y a quelques mois. Certains  ont salué le geste  et  y ont vu une contribution au renforcement de l’unité nationale. Une réaction ? 

 

Le Jeudi 22 août, la commission nationale des femmes de l’UPR a organisé une grande soirée commémorative en l'honneur de la défunte la ministre Aissata Kane « rahmetou lahi aleyha » à laquelle ont assisté l’actuelle ministre des affaires sociales, des membres de la commission de gestion de l’UPR, des hauts fonctionnaires et des intellectuels de tous horizons politiques et des cadres du parti ainsi que des membres de la famille de la défunte.

Cet hommage vient valoriser le combat national et international de feue Aissata Kane pour les droits de la femme, sans violence et sans excès.

Étant la première femme ministre de l’histoire de la Mauritanie, elle a joué un grand rôle dans la scolarisation des filles et elle a incarné également, à travers son combat constructif pour les droits de la femme, l'émancipation de la femme mauritanienne, avec un féminisme islamique moderne.

 

On ne peut que saluer ici la participation aux funérailles de la défunte du Premier Ministre son Excellence Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya et de plusieurs ministres de son gouvernement ainsi que des chefs religieux.

Propos recueillis par Dalay Lam