Signes de crise entre Ghazwani et l'UPR

10 August, 2019 - 21:37

Depuis l'annonce du  premier gouvernement du président Mohamed Ould Cheikh Ghazwani, les réactions de certains responsables de la majorité qui l'a soutenu, notamment de quelques responsables de l'UPR, ont commencé à tomber tantôt à travers des publications sur les réseaux sociaux et tantôt à travers des indiscrétions rapportées ici et là relatives à des discussions de salon. Réagissant à la désignation du gouvernement, le premier vice-président de l'Assemblée nationale,  Boydiel Ould Houmeid a rappelé que le département de Keur Macene dont il est ressortissant n'a plus été au gouvernement depuis 1995, précisant au passage que le ministre secrétaire général de la présidence, poste qu’il a occupé en 2007-2008, n'est pas membre du gouvernement puisqu'il est souvent nommé par décret avant la désignation de celui-ci et n'est pas responsable devant le parlement. De son côté, l'ancienne ministre de l'agriculture, Lemine Mint Mome a déclaré sur sa page Facebook que les nouveaux ministres ne peuvent pas appliquer un programme qu'ils ne connaissent pas et que les compétences dont on parle au sein du nouveau gouvernement sont très nombreuses au sein des partis et des organisations qui ont soutenu Ould Ghazwani à la présidentielle du 22 juin 2019. La conseillère à la primature Metha Mint El hadj a demandé au président Mohamed Ould Cheikh Ghazwani de se rappeler de ses propos au cours d'une réunion avec les responsables de l'Union Pour la République, son principal soutien à l'accès à la magistrature suprême. Visiblement, les prémisses d'une crise sont nettes. En 2008, la majorité ayant soutenu Sidi Ould Cheikh Abdallahi lui avait reproché de leur avoir préféré dans l'un des gouvernements de Yahya Ould Mohamed El Waqef des personnalités qui ne l'avaient pas soutenu. A l'époque, ce mécontentement était parrainé par les deux généraux Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Cheikh Ghazwani qui tiraient déjà les ficelles et se préparaient au coup d'état qu'ils ont entrepris le 06 août 2008 contre le président démocratiquement élu Sidioca. Les remous des soutiens de Ghazwani n'ont jusque-là suscité aucune réaction ni du président ni de son entourage. Comment Ould Cheikh Ghazwani va t-il gérer ce mécontentement ? Wait and see