En vue de la présidentielle : Biram tend la main à l’opposition

23 May, 2019 - 04:16

Le candidat indépendant national Biram Dah Abeïd se veut rassembleur. Profitant de la présentation-dédicace, le lundi 20 Mai, de son livre « Biram Dah Abeïd, Ma vie, Ta liberté ; pour un pacte de la Renaissance », le leader abolitionniste a tendu la main à ses anciens compagnons de lutte qui avaient jeté l’éponge, ralliant du coup le pouvoir : « En ces moments solennels, j’appelle tous les anciens de l’IRA conscients, aujourd’hui, de l’erreur de leurs calculs quand ils quittèrent le mouvement, à y revenir, reprendre la bataille et contribuer de nouveau à la lutte. Pas d’ostracisme ! »,  soutient-il, sous les tonnerres d’applaudissements de ses militants qui ont rallié le réceptif hôtelier nouakchottois où se déroulait la cérémonie.

Sur la foulée, le candidat à la présidentielle du 22 Juin prochain lance également un appel à ceux qui l’ont combattu et ont échoué. Selon lui, l’échec est clair : sa présence sur les starting-blocks de la présidentielle et la liste des compétiteurs, après validation de sa candidature par le Conseil Constitutionnel, le prouve. Et Biram d’exhorter ceux qui ont essayé, en vain, de l’éradiquer et de  lui mettre des bâtons dans les roues, « à revenir à la raison. Rien n’empêchera l’éclosion d’une Mauritanie égalitaire ».

Biram a également rendu hommage aux personnes qui l’ont soutenu dans les moments difficiles, «sans être structurées ». Il cite de surcroît maître Fatimata M’Baye, présidente de l’AMDH et avocate, Boubacar ould Messaoud et un certain nombre d’organisations de défense de droits humains, notamment Amnesty International, FIDH, Freedom House et « ceux des gouvernements démocratiques du monde », sans les nommer plus précisément, qui ont compris que leur « engagement est pour toute l’humanité ».

 

Pour l’unité des candidats de l’opposition

Il appelle alors les quatre autres candidats de l’opposition à resserrer leurs rangs et à prendre conscience des moments cruciaux pour le pays. « Ma campagne est pour vous et pour moi-même »,  adresse-t-il à Mohamed ould Maouloud, Sidi Mohamed ould Boubacar et Kane Hamidou Baba, « pas pour nous affaiblir. La vraie position est celle qui nous soude, nous unit ». Puis, à l’adresse de « ses aînés », à savoir Samba Thiam, Ibrahima Sarr et Kane Hamidou Baba, « Ma victoire est la vôtre. Mon énergie, mon apport, c’est pour moi-même et pour vous. La seule issue, pour le peuple mauritanien, c’est que nous nous soudions et unissions nos positions, à travers des actes et des discours qui peuvent changer, en évitant la moindre dislocation des forces du changement ; agir résolument pour unir toutes les forces aspirant à la justice et au changement », vibre-t-il, sous les ovations de ses militants.

Et de rendre un particulier hommage à Ahmed ould Daddah et Mohamed ould Maouloud, qualifiés de « pionniers et grands monuments de l’opposition mauritanienne ». Unité et concertation, « pour que le changement soit, avec et au sein des forces de l’opposition […]  Prenons garde à un pouvoir habitué à négocier les traîtrises et à profiter de la moindre dislocation des forces de l’opposition ! […]

Je m’interdis et m’interdirai tout propos discourtois ou attaque contre Ould Babacar, Kane et Ould Maouloud. […] Je n’ai qu’un seul adversaire, c’est le candidat du pouvoir ! ». Qualifiant de « détail et de non-événement », l’incident survenu lors de l’investiture de Kane, Biram se dit prêt à le rencontrer sans « conditions » et à répondre à toute invitation de ses aînés, Samba Thiam, Sarr Ibrahima, Ba Alassane Hamady « Balas » et Kane Hamidou Baba. « Je leur ai toujours rendu visite sans rien attendre en retour ». Des propos de nature à apaiser les échanges corsés, entre les partisans de Biram et ceux de la Coalition Vivre Ensemble », notés sur les réseaux sociaux, depuis l’incident du stade Basra.

Sur cette lancée, Biram incite les « Mauritaniens à prendre au sérieux la nécessité du changement pacifique et démocratique pour tous, par les urnes. Optons pour le changement dans les esprits, dans un vote effectif ! ». Il encourage en ce sens chaque  mauritanien  à « faire voter » sa famille, ses amis, ses connaissances, et à rester un vigilant protecteur du vote et son verdict ». Puis il interpelle ceux qui « profitent du pouvoir pour s’engraisser et se sucrer, au détriment d’une bonne gouvernance, d’une vraie démocratie et du peuple, à réviser leurs positions et leur pacte diabolique, pour se ranger dans le camp des justes, à savoir derrière le peuple mauritanien assoiffé de changement ».

Thiam