Faits divers… Faits divers… Faits divers…

11 May, 2019 - 04:59

Un malchanceux nouveau marié

Le jeune A.A. a cet avantage ambigu d’avoir, très tôt, réussi dans les affaires, grâce à des transactions entreprises dès l’adolescence. Devenu riche, nanti de somptueuses villas et de luxueuses voitures, ne passant ses vacances qu’à l’étranger, il se décide enfin à se marier. Il demande la main d’une belle jeune fille et fixe la date de l’heureuse cérémonie au samedi 5 Mai. Les préparatifs vont bon train. Il loue un appartement de standing, au quartier Module E, et tient, à toutes fins utiles, la coquette somme de six millions d’ouguiyas dans le coffre de sa Toyota Prado. Mais une telle facilité à dépenser beaucoup, en un clin d’œil, le fait vite remarquer et le voilà bientôt filé.

Jeudi 4 Mai, vers vingt-deux heures, il quitte son appartement pour se rendre chez sa future épouse. Au moment de démarrer son véhicule, il est abordé par un homme portant un bidon. « S’il vous plaît, conduisez-moi à la plus proche station-service, ma voiture est tombée en panne sèche. –  Bien sûr, montez à bord ! » Mais alors qu’il vire dans une rue non éclairée pour prendre l’axe goudronné, son passager tire de sa poche une petite bouteille d’acide dont il jette précipitamment le contenu au visage de son bienfaiteur. Atteint cruellement à la joue et au bras, il hurle, freine brutalement et se jette hors de la voiture dont le moteur tourne encore. Le malfaiteur en profite pour prendre le volant et filer. Un autre véhicule passe, s’arrête et évacue sans tarder la victime vers une clinique proche où la voilà secourue et soignée. La Toyota Prado est retrouvée le lendemain. Vidée, bien évidemment, de sa précieuse cargaison ainsi que de quelques flacons de parfum et d’un lot de cartes de recharge.

La police ne tarde pas à mettre la main sur un suspect, déjà connu de leurs fichiers. Mais s’il reconnaît avoir un compte à régler avec A .A. qui aurait, affirme-t-il, « violé sa sœur, il y a deux ans, avant de fuir au Sénégal », il nie farouchement lui avoir volé de l’argent dans son véhicule. Quoiqu’il en soit, l’enquête continue au CSPJ.

 

Le sadique criminel

Mai-Mai est un village du Fouta, à côté de Dar El Barka. Peu nombreux, ses habitants se connaissent tous et ont toujours vécu sans problèmes. Les crimes et meurtres qu’on leur dit banals dans les grandes villes ne leur paraissent que des rumeurs, vivant, eux, en paix, comme la plupart des ruraux, ignorant la violence et le crime.

Une tragédie vient, hélas, de les accabler. Sa victime n’est pas n’importe qui. C’est la personne la plus pieuse et la plus respectée du village, le vieil imam de la mosquée, un septuagénaire sans problème. Le vieux moine a reçu, très tard la nuit, la visite d’un mystérieux et sinistre personnage  que nul n’a jamais aperçu auparavant. Apparemment un halpulaar, comme eux. Il porte soudainement plusieurs coups de couteau au vieil imam ! Fort heureusement, des voisins ont perçu le drame et accourent pour empêcher l’intrus d’achever leur guide. Voilà l’insensé ligoté et remis aux soins de la brigade de gendarmerie de Boghé. Au cours de son audition, il déclare avoir reçu l’ordre de  supprimer trois personnes. Les deux premières, dit-il, sont mortes depuis longtemps, il ne lui restait plus que le pauvre imam. L’homme semble souffrir de troubles psychiques. Il ne cesse de répéter qu’il n’a agi que sur l’ordre de « son maître ». Al Hamdoulillahi, le blessé a été opéré au CHN et commence à se rétablir.

 

Un jeune homme tue son ami lors d’une danse

Voici Tadreissa, un hameau à une quinzaine de kilomètres à l’Est de Sélibaby. Il est habité par quelques familles d’agriculteurs et éleveurs. Le taux de scolarité peine à y dépasser cinq pour cent car les parents préfèrent envoyer leurs enfants aux champs ou aux pâturages, plutôt qu’à l’école. On ne délaisse l’agriculture ou les animaux que durant les grandes cérémonies : visite d’une autorité ou d’un guide spirituel, cérémonie de mariage ou baptême.

Il y a deux  jours, c’est un mariage, en grandes pompes. Les danses, chants et youyous  ont commencé très tôt le matin. Une grande foule accourt des campements et villages voisins, pour assister au spectacle. Jeunes garçons et filles rivalisent à danser, en groupes distincts, sous les applaudissements et encouragements des spectateurs. Un esprit de fête malheureusement de courte durée. Hassen ould Beibou est beaucoup admiré par la foule, ce n’est pas du goût de son ami et néanmoins rival. Celui-ci s’échauffe et ne peut pas se retenir de lui planter son couteau en plein cœur, le tuant sur le coup. Voilà la fête aussitôt transformée en deuil. La police vient arrêter le meurtrier.

Mosy